31.9 C
Dzaoudzi
vendredi 26 avril 2024
AccueilSociétéPolice : la "trahison" des impôts

Police : la “trahison” des impôts

Le mouvement de « grande colère » des policiers ne faiblit pas. Même si un syndicat s’est retiré de l’intersyndicale ce matin, les policiers continuent de s’opposer à la fiscalisation de la prime d’éloignement déjà perçue. Faute de droit de grève, ils protestent à leur manière.

Les représentants syndicaux des policiers de Mayotte n’en reviennent pas. La volonté du gouvernement d’imposer leur prime d’éloignement a libéré de façon assez inattendue la parole. « Dans mon bureau, les collègues viennent partager leur détresse. Certains vivent de vrais moments de panique. J’en ai eu qui n’ont pas réussi à retenir des pleurs en m’expliquant que leur banque n’acceptera jamais de leur faire un crédit pour payer des impôts » nous confie un syndicaliste qui chiffre à 10.000 euros par fonctionnaire les sommes moyennes qui pourraient leur être réclamées par le fisc.

Pour les syndicats de policiers (Synergie, Alliance, UNSA ou le SNAPATSI qui regroupe les agents administratifs et techniques), le sentiment actuel des fonctionnaires peut se résumer en un mot : « trahison.» Tous sont venus à Mayotte sur une base précise : missions, durée de la présence, organisation des congés, indemnités et fiscalité sont autant de données qu’ils avaient acceptées.
Le projet du gouvernement d’imposer une prime d’éloignement déjà versée vient donc changer la donne. « Il y a un véritable problème moral, nous confie un représentant d’un syndicat d’officiers. Nous sommes dans une fonction publique où nous sommes chargés de faire respecter la loi. Nous travaillons dans un département où les gens apprennent la rigueur de la loi républicaine et l’Etat nous dit, les règles, on les change quand on veut. Ce n’est pas acceptable. »

Prendre un crédit pour payer ses impôts

Beaucoup de policiers, venus de métropole ou des autres DOM, envisagent de travailler à Mayotte pour percevoir une prime qui leur permet, le plus souvent, de financer des investissements immobiliers importants. Et certains d’entre eux vont se retrouver avec le couteau de la banque sous la gorge. « Le plus grave, c’est que des collègues qui ont quitté Mayotte au début de l’année vont être eux aussi imposés. »

Les policiers n’ont pas le droit de débrayer. Seuls, les agents administratifs de la police peuvent lancer une grève. Alors, les policiers organisent des actions plus subtiles : arrêts maladies, refus d’utiliser des véhicules dégradés… les moyens pour faire entendre leurs doléances peuvent être nombreux. « Nous continuons à travailler, explique un fonctionnaire sur le terrain. Simplement, nous savons tous que le système fonctionne parce que nous sommes très souples avec l’application de nombreuses réglementations. Il suffit que nous appliquions strictement la loi pour que le système se grippe. » Les conséquences concerneraient surtout les reconduites à la frontière et elles pourraient se lire, si le mouvement s’installe dans la durée, dans les statistiques à la fin de l’année… de quoi faire réagir le ministère.

Espoirs de solution

Pour autant, les syndicats de policiers sont unanimes, ils n’aiment pas du tout l’idée d’être assimilés à des gens qui bloquent le fonctionnement de l’Etat. Si à l’heure actuelle, aucun rendez-vous n’est fixé avec le gouvernement, ils soulignent leurs espoirs que les ministères (outremers, intérieur et surtout finances) les entendent. « Un projet de loi de finances, c’est un texte qui peut évidemment être modifié en amont mais aussi amendé pendant sa discussion. Et comme il est prévu pour la fin de l’année, les choses pourraient évoluer d’ici là. »

Seule ombre au tableau de ce mouvement unitaire, le retrait, ce matin, du syndicat SGC FO de l’intersyndicale. L’organisation qui représente essentiellement les fonctionnaires mahorais ne souhaite plus s’associer à un mouvement qui concerne principalement les fonctionnaires en provenance de métropole et des autres DOM.
RR

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139126
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139126
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139126
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139126
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139126
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139126
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...