Les primes d’éloignement des fonctionnaires non fiscalisables et pourtant imposées mettent le feu aux poudres jusqu’à Paris. Plusieurs doléances partent vers la ministre concernée.
Si Marilyse Lebranchu avait voulu tester la solidarité des Centrales syndicales avec ses antennes à l’Outre-mer, elle ne s’y serait pas prise différemment. La ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique qui avait annoncé lors de sa venue à Mayotte en juillet 2013, et selon les syndicats, « aucune perte de rémunération pour les fonctionnaires lors du passage de l’île à la nouvelle fiscalité », est vertement critiquée.
Car chez les fonctionnaires mahorais, la colère gronde depuis plusieurs jours. Lorsqu’ils ont découvert que si le Code général des Impôts s’applique à Mayotte au 1er janvier 2014, il prévoit aussi de taxer certains revenus perçus en 2013, dont leurs primes d’éloignement, ceux que les syndicats continuent à appeler les « expat’ », les métropolitains venus à Mayotte sur une durée de 2 ou 4 ans, ont vu rouge.
La menace d’un mouvement circule depuis quelques jours (voir article), alors que les Centrales syndicales parisiennes prennent le relais : « nous vous demandons de faire le nécessaire pour que les fonctionnaires concernés ne se retrouvent pas, après un tour de passe-passe fiscal, avec une perte de revenu » appelle Vincent Hacquin, président de la branche Fonctions publiques de la CFE-CGC. A UD FO, Hamidou Madi M’colo indique que Jean-Claude Bailly compte interpeller le gouvernement sur ce sujet, alors que du côté CGT et CFDT, des réunions se tiennent pour s’organiser.
Ce jeudi, se tiendra une réunion de l’Intersyndicale afin d’interpeller le ministre Lurel en visite à Mayotte samedi.
Anne Perzo-Lafond
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