La prévention a déjà sauvé des vies humaines à Mayotte. C’est dans ce cadre que les 1ères Rencontres de la Sécurité se tiennent actuellement, et de manière décentralisée, dans l’île.
Il y a deux mois, un autobus de la société Matis prenait feu sur la route de Vahibé : si on n’a déploré aucune victime, c’est que les élèves comme le chauffeur avaient suivi une formation. La prévention, c’est l’axe majeur des 1ères Rencontres de la Sécurité. Elles se sont tenues en métropole du 16 au 19 octobre, et se déroulent jusqu’à samedi 2 novembre à Mayotte.
Les Rencontres de la sécurité ont commencé par une séquence ouverte aux élèves au lycée de Kahani ce mercredi matin, se poursuivront le jeudi 31 octobre par la sensibilisation des conducteurs aux ronds point Four à Chaux, du Stade et du Baobab, à la station Total de Passamainty et sur les barges et amphidromes, pour se conclure samedi par un « village rencontres de la sécurité » sur le parvis du Comité du tourisme, de 8h30 à 13h, avec différents stands d’information sur les métiers liés à la sécurité, une démonstration cynophile, de sauvetage d’homme à la mer etc.
C’est le lycée polyvalent de Kahani qui donnait donc le top départ en proposant à 17 classes de Seconde divers ateliers. Les élèves affectionnent toujours le test-choc qui met le passager dans la condition d’un choc frontal à 10km/h, ou les lunettes qui simulent la vision d’un conducteur alcoolisé à 0,5 et 1,05g par litre de sang. Un testeur de conduite en scooter, avec projection de ses réactions en live sur un écran, ou les réactions à avoir en cas d’urgence, autant d’ateliers qui accueillaient des élèves motivés.
Test d’évacuation d’un bus en flamme
« Vous êtes positif à l’alcotest, passez par la case prison »… le jeu du Maki, sorte de jeu de l’oie de la sécurité routière, a été inventé par les Céméa (Centres d’Entrainement aux Méthodes d’Education Active) qui le distribue gratuitement aux établissement
scolaire, « sous réserve d’organiser une animation » insiste Daniel Brichot, chargé de projet Céméa.
Le proviseur du lycée polyvalent, mais au trois quart professionnel, de Kahani, Guy Munoz, est un habitué de la prévention : « je poursuis ce que je proposais déjà à Albi. C’est essentiel ici où les comportements au guidon d’un deux roues sont accentués par la dangerosité du réseau routier ». Une opération qui entre dans le programme des classes professionnelles.
L’opération d’évacuation d’un bus en flamme est en cours, « vous avez mis 1 minute ! » s’exclame Nicolas Rupert, responsable d’exploitation chez Matis… c’est 30 secondes de trop, « à partir de 30 secondes, les premiers décès peuvent survenir par inhalation de fumées toxiques ». Un incendie qui se produit à 90% à l’arrière des bus.
Christiane Dhumes, proviseur adjoint au lycée de Sada et chargée de mission de la sécurité routière compte « démultiplier l’opération sur les autres collèges et lycées de l’île ».
Anne Perzo-Lafond
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