Les fonctionnaires grévistes avaient choisi d’aller devant la maison d’arrêt pour marquer cette deuxième semaine de grève. Un soutien plus qu’une réelle manifestation en attendant des informations de Paris.
Pour baliser leur mouvement réclamant un moratoire sur la fiscalisation des Indemnités d’Eloignement (IE) pour les contrats en cours, les fonctionnaires ont décidé de manifester auprès de chaque représentation de leur intersyndicale. Après le Tribunal et les magistrats mercredi dernier, c’était le tour de la maison d’arrêt de Majicavo ce matin. Même problématique que les policiers ou les magistrats : ils ne peuvent manifester tant qu’ils sont en service.
«Il s’agit donc davantage d’une action plutôt que d’une manifestation » informait Frédéric Muller, co-secrétaire départemental SNES FSU, pour justifier la grosse soixantaine de grévistes présents, tous corps confondus. Une lueur d’espoir : «Bernadette Groison, la secrétaire générale FSU national a indiqué qu’on aurait des nouvelles dans la journée»… avancées ou recul ? «Nous nous réunirons ce soir dans le premier cas, sinon le mouvement continuera, même si le blocage des établissements commence à poser des problèmes». Selon le syndicaliste, de plus en plus d’enseignants émargent, «mais les élèves sont toujours absents».
Les matons solidaires
C’est la mobilisation de demain jeudi qui donnera l’orientation du mouvement, «avec une chaîne humaine jusqu’à la préfecture et une Assemblée Générale de 14 heures à 17 heures au conseil général».
Ce matin, une fois le franchissement des travaux du nouveau centre pénitentiaire et ses lignes à 10 000 volts, les manifestants se sont retrouvés devant «les portes du pénitencier» que certains entonnaient timidement, occasionnant la sortie d’Alexis Thierry, premier surveillant, chargé de la formation continue : «ne pouvant me mettre en grève, je tiens à dénoncer malgré tout cette rupture de contrat par l’Etat». Seuls trois gendarmes étaient présents.
Une action de soutien bienvenue pour Mohamed Abdoulghaniou, le seul surveillant à avoir rejoint officiellement le mouvement. A défaut de réponse du gouvernement, et ils ont bien conscience qu’elle sera donnée par Bercy, toutes les oreilles sont tournées vers la représentation nationale de la FSU.
Anne Perzo-Lafond
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