Une grosse centaine de fonctionnaires grévistes contre la fiscalisation des contrats en cours avait choisi d’investir le port de Longoni ce mardi matin. Ils avaient besoin d’une action forte pour sensibiliser Paris… Elle a eu lieu.
C’est en convoi qu’ils étaient arrivés en voiture depuis Tsingoni et Mamoudzou. Direction Longoni, «par solidarité, plusieurs fonctionnaires travaillant au port». Face au grand portail, fermé pour l’occasion, ils laissaient éclater leur colère : «nous n’avons toujours pas été reçu par un gouvernement autiste qui ne fait qu’envoyer des communiqués». Certains déploraient l’effritement du mouvement : «nos actions ne sont pas assez parlantes pour remonter vers Paris».
Ils ont donc enflammés des pneus de camion en connaissant les enjeux : allumés prés du large portail du port, ils mettaient en danger la sécurité. «Nous avons prévenu que des produits toxiques sont stockés à proximité. De plus, nous n’avons rien à voir dans ce mouvement, il faut laisser les entreprises privées travailler» déclarait Ida Nel, gestionnaire du port, qui avertissait d’un prochain dépôt de plainte pour dégradation. Sur les côtés du portail, les critiques pleuvaient sur “ces agents qui râlent contre l’imposition quand nous ne sommes pas sûrs de conserver notre emploi”.
Une action pour réveiller les ministres
Les pompiers intervenaient au milieu d’un déploiement de nombreux gendarmes mobiles qui maintenaient les grévistes à distance. C’est alors que l’un d’entre eux sortait du lot pour aller, tel un héros, récupérer un drapeau CGT Educ’action taché de fumée… Sa course folle fut suivie de prés par un gendarme, ce qui provoqua une montée de colère de part et d’autre, et le plaquage de running man au sol (voir photo de Page d’accueil). Une bagarre s’en suivit entre manifestants et forces de l’ordre, matraques contre bâtons… Le retour au calme fut tout aussi rapide, au milieu des invectives : «c’est ça le gouvernement socialiste !» ou «Afghanistan !»
Pour les leaders, dont Frédéric Muller SNES FSU, «il fallait s’y attendre, c’est un geste de désespoir». Les magistrats déploraient aussi le manque de considération de Paris : «Nous n’avons toujours aucune réponse de notre ministère».
Quentin Sedes, CGT Educ’action, «le gouvernement préfère l’insécurité juridique à «l’institutionnalité» juridique en ne gravant pas dans le marbre notamment la garantie de retour dans l’académie d’origine. Du coup, on n’est sûr de rien !».
Le départ de l’UNSA de l’intersyndicale «n’a aucun impact» selon Thierry Wuilliez, co secrétaire SNES FSU, «ils n’ont même pas d’élus au Conseil paritaire».
Anne Perzo-Lafond
Comments are closed.