« Agissons avant qu’il ne soit trop tard ! » titre un courrier qui circule sur les messageries, Facebook, et Twitter. Il invite à signer une pétition contre l’insécurité adressée au ministre de l’Intérieur.
« Depuis plusieurs mois, Mayotte est touchée par une vague de violences et de cambriolages d’une ampleur et d’une rapidité extrêmement inquiétante et touchant l’ensemble de sa population » commence le courrier accompagnant la pétition envoyée par Nadine T. à Manuel Valls.
Le but : demander au ministre de l’Intérieur dont la venue est annoncée à Mayotte en début d’année 2014, « les moyens d’assurer la sécurité de notre département ». Considérant que « Mamoudzou, chef-lieu de l’île, est devenu la 5e ville la plus cambriolée de France », chiffre avancé par un classement du journal l’Express, et que « les violences à la personne ont également explosé », l’auteur de la lettre dénonce la perte d’attractivité qui en découle et « fait fuir les compétences et les investisseurs ».
Des moyens déficients et inadaptés
Cette montée de la délinquance a été dénoncée dès la fin des émeutes de fin 2011, lorsque des enfants étaient appelés par les adultes pour tenir les barrages et le faisaient en toute impunité. « On vient de légaliser la délinquance », avait d’ailleurs prédit le capitaine de Police nationale Chaharoumani Chamassi. Le concept de Conseil départemental de sécurité et de prévention de la délinquance avait été mis en place à Mamoudzou d’abord, puis dans d’autres communes, mais il se réunit trop tard, n’implique pas assez les associations de quartiers, et de parents.
Le caillassage dont ont été victimes les automobilistes lors du violent orage mercredi dernier est une preuve de plus que l’éducation parentale fait défaut.
Le courrier décrit « un manque de moyen et d’organisation des services de police et de gendarmerie, un manque de structures éducatives et de places d’hébergement pour les milliers de mineurs isolés, un manque de moyens juridiques adaptés, un manque de perspectives économiques et professionnelles », et, pourrait-on rajouter, surtout un manque d’accompagnement de parents démunis qui ne savent plus comment reprendre en main leurs enfants.
« Dans ce contexte, le sentiment d’impunité se développe et l’idée de se faire justice soi-même fait déjà beaucoup de dégâts » poursuit l’auteur qui appelle à un engagement sans précédent de l’État afin d’éradiquer ce phénomène à Mayotte. Ce sont 10 000 signatures qu’attend l’expéditrice du courrier.
Anne Perzo-Lafond
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