Soutien du gouvernement et recettes supplémentaires, la décision de modifier le budget passait dans une ambiance de quasi solidarité, accentuée par l’exiguïté de la salle qui supplée l’hémicycle menacé d’effondrement.
En préambule de la séance plénière du jour, Daniel Zaïdani ne boudait pas son plaisir. Lui qui avait été remis à sa place devant le Tout-Mayotte par le ministre Victorin Lurel sur sa gestion de la collectivité et sur son espoir d’une aide supplémentaire de l’Etat, annonçait fièrement une réécriture gouvernementale du Projet de Loi de Finance 2014 pour allouer à Mayotte une dotation d’équilibre de 83 millions d’euros au lieu des 55 millions attendus. Annonce qui avait déjà fait l’objet de publicité par les parlementaires.
Bonne nouvelle doublée de plusieurs dérogations dont va pouvoir bénéficier Mayotte lors de l’application de cette Loi de Finance et résultat de lobbying des élus à Paris qui mettaient en évidence l’intérêt de parler d’une seule voix à Paris : « Ça porte ses fruits ».
Le sujet du jour était la décision modificative du budget qui permet d’ajuster le budget en fonction de nouvelles dépenses, comme l’indexation, ou de recettes supplémentaires comme un surplus de recettes douanières ou le produit de ventes de terrains. « Ce qui amène à un excédent budgétaire de 12 à 13 millions d’euros », indiquait Daniel Zaïdani, contredisant donc les 25 millions d’euros de déficit annoncés par le ministre Lurel.
Une masse salariale encore pesante
Ces chiffres sont issus d’un document détaillé, remanié par le Conseil général. En effet, saisi, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESER) avait donné un avis très nuancé : « Pas de lisibilité claire sur la stratégie de la collectivité » et « des subventions d’équipements portant sur des engagements anciens de contrats territoriaux » et pour des collectivités non nommées. C’est sans doute la première fois que l’exécutif prend en compte l’avis d’un de ses organes consultatifs.
« Les contrats territoriaux incriminés ont été listés, 680 agents recrutés sur 2007-2009 ont été titularisés, les autres devront passer des concours pour pouvoir rester ». Un début de ménage dans la maison département, en dehors des toujours fameuses charges considérées comme indûment supportées par la collectivité sur certains contrats : « Un point final serait fait avec les services de l’Etat », pense encore possible le directeur général des services Jean-Pierre Salinière.
Le rapport modifiant le budget est passé aux votes : trois ont voté contre, les deux élus d’opposition Néma et l’UMP Zaïdou Tavanday, et deux UMP se sont abstenus. “Adopté !” “Heureusement, sinon il n’y aurait pas eu d’indexation », glissait le président.
Avec un petit plus final : la cerise sera peut-être européenne sur le gâteau mahorais avec un avenant de 6 millions d’euros annoncé sur le 10ème FED (Fonds Européen de Développement) et imputable sur 2013.
Anne Perzo-Lafond
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