Le Conseil général ne tient plus à conserver la gestion du Service de Transport Maritime qui assure la liaison entre Petite et Grande Terre. Une décision annoncée ce jeudi matin et à imputer à la dernière grève, mais aussi à l’incertitude qui pèse sur les conditions de maintien de l’autorisation de navigation.
C’était sans doute la grève qu’il ne fallait pas mener. En bloquant le trafic la semaine dernière, pour demander la tête du directeur d’exploitation, les agents du Service de Transport Maritime ont obtenu le départ sous trois mois de la seule personne habilitée ISM (Sécurité maritime), qui conditionne les autorisations par les Affaires maritimes de navigation des barges et amphidromes qui assurent la traversée entre Petite et Grande Terre.
La fin du mouvement avait été entérinée par un protocole d’accord qui subordonnait donc le départ de Christian Corre, dont les compétences sont reconnues par ailleurs par sa direction et la présidence du Conseil général, à la formation d’un « cadre mahorais à la qualification ISM ». Mais, selon nos informations, rien n’est moins sûr, et si cette transition ne se fait pas, c’est l’arrêt immédiat du Service de Transport maritime dès fin janvier 2014.
Appel à une continuité territoriale
Cette situation tendue a fait réfléchir le président Zaïdani : « à la suite des grèves, je me pose des questions sur la gouvernance » glissait-il pudiquement en Séance plénière ce jeudi matin.
Il appelle donc à la création d’ « un Comité de réflexion sur la gouvernance du STM, avec les services de l’État ». Pourquoi l’État ? « Parce qu’il est de son ressort d’assurer la continuité territoriale ! » tranchait Jacques-Martial Henry, 2ème vice-président du Conseil général.
Une remarque pertinente pour la liaison de Mayotte avec la métropole, comme en bénéficient les autres DOM. Mais l’implication de l’État sur le transport entre les deux îles n’est pas dénuée de bon sens, puisqu’avec 3M€ de recettes annuelles pour un coût de 10M€, le STM est avant tout un service public qui propose une traversée aller-retour pour 0,75 euros seulement. Le vice président Raos avait récemment proposé d’en augmenter le montant.
Enfin, ce n’est pas la première fois qu’une solution alternative est recherchée, un EPIC (Établissement Public à caractère industriel et commercial) pourrait de nouveau être étudié alors que l’évocation d’un pont entre les deux îles n’est plus d’actualité…
Anne Perzo-Lafond
Comments are closed.