Longoni est à nouveau bloqué aujourd’hui après l’échec des discussions. Hier lundi, aucune marchandise n’est sortie du port suite au mouvement de grève des salariés de MCG, le nouvel opérateur de l’infrastructure.
Les grilles sont restées fermées toute la journée. L’accès au port de Longoni a été paralysé par le mouvement de grève déclenché par les salariés de Mayotte Channel Gateway (MCG), le nouvel opérateur du site portuaire contrôlé par Ida Nel.
Deux motifs de mécontentement ont précipité le conflit. Tout d’abord, le paiement du 13e mois qui est resté bloqué à quai. Depuis l’an 2000, les salariés le perçoivent avec leur salaire de décembre. Mais cette année, il n’en ont reçu qu’une partie, correspondant aux deux derniers mois de 2013, après la reprise de l’infrastructure par MCG. Les 10 douzièmes restants sont l’objet d’un litige entre MCG et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) qui gérait le port jusqu’alors: les deux entités se renvoient la responsabilité du paiement de cette prime de fin d’année.
«La CCI s’était engagée à verser sa part avant les fêtes, nous affirme Omar Simba, le directeur général de MCG. On n’a pu que constater que la CCI n’avait pas tenu ses engagements.» MCG indiquait également dans un communiqué comprendre «le mécontentement» de ses collaborateurs sans approuver la méthode de contestation choisie. Une réunion pourrait intervenir dans la journée avec la DIECCTE* et l Conseil général pour trouver une solution.
Renégocier le cadre social
Le deuxième sujet de grogne des salariés porte sur « la défense des acquis sociaux ».
Selon la CGT Ma, MCG souhaite remettre en cause l’application de la convention collective du secteur. «Dès son arrivée le 1er novembre, la direction de MCG a voulu geler des primes, explique Attoumani Ben Atchou Mari, le délégué CGT Ma. Face à notre mécontentement, elle a renoncé. Maintenant, elle veut remettre à plat la convention collective. »
La direction ne dément pas vouloir rediscuter les termes de cette convention «qui ne sont pas tous applicables à Mayotte», selon elle. «Cela ne signifie pas pour autant un recul des acquis sociaux, relève Omar Simba. Nous avons prévu toute une série de réunions en se donnant 3 ou 4 mois pour sortir un cadre social cohérent.» La première doit avoir lieu le 16 janvier.
Alors que la direction revenait de déplacement hier après-midi, les premiers échanges ont pu se nouer avec les représentants du personnel en grève et Salim Naouda, le secrétaire départemental de la CGT Ma, sans aucune avancée.
Une nouvelle journée de blocage est donc prévue aujourd’hui.
A noter que ce mouvement ne concerne que les salariés de MCG en charge de la sortie des marchandises du terre-plein du port. Le navire arrivé ce week-end a donc pu être normalement déchargé par la société SMART qui n’est pas concernée par le mouvement.
RR
*DIECCTE : Direction des entreprises, de la consommation, de la concurrence, du travail et de l’emploi.
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