Le développement économique tel qu’il est ancré dans les mentalités n’est pas forcément facteur de bonheur. En attendant que des solutions alternatives soient proposées, il faut panser des plaies de déprime qui, selon Medetram, peuvent gagner les salariés à Mayotte.
« Pour Aristote, ‘un être au travail n’est pas libre car son activité altère son esprit et sa santé mentale’»… un hymne à la paresse ? Plutôt une introduction par Thierry Galarme, président de Medetram (Médecine du travail de Mayotte) d’une conférence sur la prévention des risques psychosociaux dans l’entreprise ce lundi au Centre Universitaire de Formation et de Recherche (CUFR).
«Le stress, le ‘burn-out’ (épuisement) ou le suicide sont à la fois des drames humains et des coûts pour la société», rappelait-il, «et n’en déplaise aux critiques, même à Mayotte» prenant en exemple le geste déplacé point de départ d’un mouvement social au supermarché Jumbo score samedi dernier.
Thierry Galarme convenait malgré tout que la culture mahoraise, l’influence de l’islam, «protègent du suicide», mais plusieurs facteurs gagnent selon lui : «l’occidentalisation des fonctions dans l’entreprise, l’importation de modèles de management, la course à la rentabilité étroitement liée à l’accroissement du SMIG, la concurrence dans le secteur marchand… les situations de perte d’emploi pointent leur nez».
Faits aggravant selon lui, le «psychotroma provoqué par la grève des 44 jours en 2011».
Et parce que Medetram est là pour «adapter les conditions de travail à la santé des salariés», deux intervenants venaient en donner la méthode, «deux spécialistes qui vont également former nos équipes».
Florence Hutin Van-Thuy, psychologue clinicienne, responsable de la Santé au travail de l’Institut de Prévention Santé (IRPS), a travaillé pour un organisme prégnant dans ce domaine, la RATP et s’est investi sur l’après AZF, usine qui avait explosé en 2001 à Toulouse.
Second spécialiste, le colonel Gilles Malie est chef d’Etat major de la brigade des Sapeurs Pompiers de Paris.
La salle du CUFR était quasiment pleine : chefs d’entreprise, Directeurs généraux des Services, directeurs des ressources humaines ont pu repérer les étapes essentielles pour dépister les risques psychosociaux.
Anne Perzo-Lafond
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