Tout en s’ancrant dans le droit commun et en naviguant dans les eaux du droit communautaire, Mayotte s’offre le luxe d’être depuis quatre ans le deuxième Parc naturel marin de France. Ce qui justifiait la venue du directeur de l’Agence des Aires marines protégées, Olivier Laroussinie, du 5 au 8 février.
La principale mission de l’Agence des Aires marines protégées étant le soutien des politiques de l’ensemble des aires marines protégées, il était tout naturel qu’Olivier Laroussinie visite son équipe mahoraise. Il est aussi le financeur du Parc naturel marin. Mayotte et l’Iroise sont les deux Parcs opérationnels, sur un total de cinq, «bientôt six avec celui du Bassin d’Arcachon !»
Pour le commun des mortels terriens, le Parc Naturel Marin n’a pas de visibilité. «Il va en acquérir avec l’adoption récent du Plan de gestion qui décline ses actions : éducation à l’environnement auprès des scolaires, implantation de réserves tournantes pour les poulpes afin de favoriser leur reproduction, travail sur la réglementation des visites de mammifères marins, pose et entretien d’un quarantaine de corps morts».
Pour réaliser ces objectifs menés par les 30 salariés du Parc, 2 millions d’euros ont été alloués en 2014. Le Conseil de gestion a aussi donné un avis négatif sur l’emplacement de la ferme aquacole prés de Longoni, qu’il situe «en pleine zone de protection prioritaire. D’autres sites sont envisageables». La difficulté du Parc naturel Marin est bien là : rendre compatible l’activité des différents acteurs du lagon, sans nuire à l’environnement d’un côté, mais sans entraver le développement économique…
L’Agence des Aires marines protégées se veut un outil de l’Etat sur la Zone économique exclusive (ZEE) et pour le développement de la pêche, de l’aquaculture et du tourisme. Elle est également moteur en matière d’extension et d’exploitation du plateau continental, programme Extraplac (EXTension RAisonnée du PLAteau Continental) français, qui concerne localement Mayotte et les Iles Eparses de Bassa de India, Europa, Juan de Nova. Un programme qui souffre pour l’instant de manque de moyens financiers et de tiraillement entre Etats représentés dans ces zones.
Pour l’instant, L’Agence des Aires marines protégées se contente de projets d’exploration au large des Iles Eparses expliquait Olivier Laroussinie, «et d’inventaires des coraux, financé par le Fonds européen de développement, en collaboration avec les Terres Australes et Antarctiques Française et le Conseil général de Mayotte ».
Anne Perzo-Lafond
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