27.9 C
Dzaoudzi
samedi 14 décembre 2024
AccueilSociétéLa mort aussi a intégré le droit commun

La mort aussi a intégré le droit commun

Le décès par pendaison d’un adolescent a nécessité un transport du corps vers le Centre hospitalier que refusait la famille. S’en sont suivies de fortes tensions qui appellent à une information urgente des habitants.

Cimetière mahorais
Cimetière mahorais

Mardi, le capitaine de police Chaharoumani Chamassi est appelé pour une tentative de suicide. Une maman, habitant une case de 8m sur 5m dans le quartier Bandrajou de Kawéni, crie, interpelle les voisins : son enfant de 15 ans vient de se pendre. Les secours tentent en vain de ranimer l’adolescent. A 10 heures, le décès est constaté. Mais le jeune est reconnu comme étant impliqué dans des affaires de vol, et devait être placé par la  protection judiciaire des mineurs comme son jeune frère.

Le médecin ayant émis un obstacle médico-légal, le corps devait être acheminé vers l’hôpital. Et comme souvent en pareil cas, c’est l’incompréhension qui domine. Le capitaine Chamassi a bien essayé d’anticiper et de rassurer la maman, « mais le beau père est sorti et a commencé à haranguer les passants en sous-entendant que nous allions arriver « en armée » pour prendre le corps de force ». Le vice-procureur Michel Alik est sur place alors que la situation devient de plus en plus tendue.

Pendant quatre heures, le policier va se prêter à une négociation houleuse, joue tour à tour l’apaisement et la fermeté, explique à la maman qu’elle n’aura rien à payer. Mais celle-ci est persuadée qu’à l’hôpital, les organes de son fils seront prélevés pour être utilisés.

Cette situation, Chamassi l’a vécue de nombreuses fois, « notamment à l’hôpital où des foundis voulaient récupérer un corps ».

Dans ce domaine aussi, le droit commun s’applique. Mais rien n’a été expliqué à la population : « c’est aux élus de prendre la parole pour expliquer la législation française. Quand la douleur est là, la colère de la famille est indéfinissable. Quelqu’un peut très bien commettre l’irréparable contre un policier ou un magistrat. Nous étions très vigilants hier sur une situation qui était proche du dérapage ! » Des hommes avaient d’ailleurs été postés non loin de là, au cas où.

La raison de la récupération momentanée du corps est la recherche des causes de la mort, et qu’il est ensuite rendu à la famille, comme ce devait être le cas aujourd’hui.

L’officier musulman et qui parle le shimaore s’interroge de ce qu’il adviendra le jour où c’est un de ses collègues métropolitains, étranger à la langue et à la culture qui le remplacera…

Et les heures passées auprès de la famille sont amputées sur sa journée de travail. Une sensibilisation de la population devient donc urgente, elle ne sera comprise et appropriée que si elle vient d’un élu.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139509
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139509
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139509
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139509
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139509
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139509
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...