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vendredi 19 avril 2024
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Stratégie nationale de Santé : Mayotte force de proposition

L’Agence régionale de santé (ARS) de l’Océan indien a organisé des débats publics et colloques autour de la Stratégie Nationale de Santé (SNS) à Mayotte et à La Réunion. Les synthèses de ces travaux ont été transmises au ministère.

ARS STRATEGIE NATIONALE DE SANTETous les acteurs de la santé de Mayotte se retrouvaient pour parler stratégie. Le colloque se tenait le 22 janvier dernier, à la demande de Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé. L’objectif était de recueillir des propositions d’actions de la part de ceux qui font vivre le secteur au plus près des réalités de terrain. Pour le ministère, ces débats organisés sur tout le territoire national devaient permettre d’enrichir la future loi de santé publique dont l’ambition est de refonder l’ensemble du système de santé.

Voici venu le temps de la synthèse. A Mayotte comme à La Réunion, dix propositions ont été articulées autour de thématiques incontournables. Dans notre département, il est d’abord question de la santé des jeunes : des comportements alimentaires aux conduites addictives en passant par l’habitat ou le rôle des parents et des institutions, leur situation est évidemment au cœur des travaux, démographie oblige.

Les personnes en situation de précarité ont également été considérées comme une cible prioritaire, qu’il s’agisse de l’accès aux soins ou des actions de prévention. Quant à l’aspect environnemental, il est aussi au cœur des préoccupations, en particulier l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène de base.

Information et désenclavement, enjeux de santé publique

Quand on parle de santé, pouvoir accéder à l’information est un élément essentiel, spécialement pour les populations non francophones ou ne disposant pas des ressources nécessaires à un plein exercice de leurs droits. Pour ces publics, les préconisations visent à «adapter les supports de communication et, le cas échéant, apporter une médiation via des personnels ou des compétences spécialisées en particulier dans les établissements de santé».
Enfin, dans nos départements isolés et de petite taille, les transports sanitaires, notamment aériens et, à défaut, des solutions technologiques telles que la télémédecine devront être développés.

Il est impossible de savoir ce que le ministère de la santé retiendra de ces travaux et de quelle façon cela se traduira par des évolutions concrètes dans l’Océan indien. Chantal de Singly, la directrice de l’ARS Océan indien affirmait que Mayotte pouvait obtenir des avancées spécifiques. Le calendrier relativement serré voulu par le ministère, qui souhaite que sa loi de santé publique soit votée cette année, nous permettra de savoir rapidement si c’est effectivement le cas.
RR

Voici les 10 propositions issues du débat public organisé à Mayotte.

1. DONNER PRIORITE A LA JEUNESSE, EN PRIVILEGIANT LES AXES SUIVANTS :
• La nutrition et les comportements alimentaires à risques dès le plus jeune âge (boissons sucrées et sucreries aux repas et en milieu de journée notamment)
• Les conduites addictives (ivresses aigües, tabac, cannabis, drogues de synthèse…)
• L’accès des jeunes à la contraception
• L’accès à une collation servie en matinée pour les élèves de l’école primaire.

2. SE DONNER LES MOYENS D’UNE VERITABLE POLITIQUE DE PREVENTION :
• Former et développer les compétences des professionnels du domaine de la prévention, de la santé, du contrôle, des études… en s’appuyant sur des cadres de référence agréés.
• Poursuivre l’intégration de Mayotte dans la politique nationale de prévention, en appliquant les plans de santé publique et en intégrant Mayotte dans les études et enquêtes nationales
• Satisfaire le besoin en observation de la santé à Mayotte par la création d’une structure de type Observatoire Régional de la Santé
• Construire des bâtiments publics dont les bâtiments scolaires en prenant en compte le contexte mahorais

3. SATISFAIRE AUX BESOINS DE BASE DE LA MOITIE DE LA POPULATION VIVANT EN GRANDE PRECARITE ET RENDRE LA PREVENTION ACCESSIBLE :
• Faciliter l’accès à l’eau potable, l’assainissement, à la collecte de déchets, et améliorer les conditions d’habitation des personnes vivant en grande précarité
• Diffuser les règles d’hygiène de base à la population en grande précarité en premier par l’école publique et coranique, en réalisant des supports adaptés au sujet et aux publics concernés.
• Développer la « santé communautaire » et une communication adaptée (langue et outils) en associant les écoles publiques et coraniques.
• S’assurer que la réponse opérationnelle existe avant de lancer une action de promotion de la santé
• Aider les communes à développer leurs capacités à assumer leurs compétences (Ateliers Santé Ville, Contrats Locaux de Santé, formation/information des élus et des responsables communaux)

4. AMELIORER L’ACCES AUX SOINS DE 1er RECOURS EN POURSUIVANT LE DEVELOPPEMENT DU SYSTEME SANITAIRE MAHORAIS :
• Développer l’attractivité de MAYOTTE pour les professionnels de santé, tant dans le secteur public que libéral (CMUC, indemnité particulière d’exercice, conditions de vie…)
• Faire évoluer l’organisation des dispensaires (labellisation en tant que centres de santé, heures d’ouverture, rendez-vous, lisibilité du parcours, accueil, orientation…)
• Assurer le financement des soins aux non affiliés sociaux (dotation au C.H.M. et A.M.E.), aider financièrement les publics en difficulté, favoriser l’affiliation à la sécurité sociale…

5. FORMER LOCALEMENT POUR REPONDRE AUX BESOINS LOCAUX :
• Améliorer la formation des Mahorais aux métiers de la santé sur place.
• Organiser à MAYOTTE la première année d’étude médicale et favoriser l’accès des étudiants mahorais aux cours privés de préparation au concours de la première année d’études médicale
• Communiquer sur l’offre de formation disponible.
• Accompagner financièrement la formation des professionnels de santé mahorais en tenant compte des surcoûts liés aux transports aériens vers la métropole.

6. INSCRIRE LE PARCOURS DE SANTE DANS UN PARCOURS DE VIE :
• Intégrer l’accompagnement social, tout au long du parcours de santé, en particulier pour les personnes en situation de précarité (utiliser les CLS pour articuler social et sanitaire)
• Coordonner toutes les dimensions du parcours des patients (médicales, sociales, administratives…)

7. INSCRIRE LE PARCOURS DE SANTE DANS UN CADRE SUPRA DEPARTEMENTAL :
• Offrir une solution de 2ème et 3ème recours au niveau supra départemental, à la Réunion et en
Métropole.
• Réduire le recours aux évacuations sanitaires (EVASAN) ou rationaliser les EVASAN programmées grâce à la télémédecine et l’intervention de médecins spécialistes sur place.
• Lorsqu’elles sont nécessaires, faciliter les EVASAN en les intégrant dans les obligations de service public des compagnies aériennes
• Lors des EVASAN, intégrer l’accompagnement social, en amont, en aval et tout au long du parcours de santé, en particulier pour les personnes en situation de précarité.

8. RENDRE LE SYSTEME DE SANTE ACCESSIBLE AUX POPULATIONS NON FRANCOPHONES, ANALPHABETES OU ILLETTREES :
• Assurer l’information des malades par la vulgarisation de l’information, le développement d’outils audiovisuel et la formation des traducteurs dans les différentes langues locales
• Favoriser l’accès aux droits grâce à la mise à disposition d’agents du service civique dans les différents services de santé et publics, et la formation des personnels accueillant le public.

9. AMELIORER LA GOUVERNANCE DU SYSTEME DE SANTE :
• Adapter les politiques de santé au contexte local en mobilisant les communes et en consultant systématiquement les représentants des usagers
• Favoriser la représentation des usagers et des professionnels de santé en développant la formation et en instaurant des financements spécifiques

10. AMELIORER LE FONCTIONNEMENT DES INSTANCES DE DEMOCRATIE SANITAIRE :
• Améliorer la perception des instances de démocratie sanitaire par des campagnes de communication audiovisuelle
• Améliorer la connaissance de ces instances et leurs enjeux de démocratie sanitaire par la population grâce à un partenariat communes/acteurs associatifs.

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