La première édition des 10km sur route de Mamoudzou a été un franc succès. Cette course, la première à être reconnue par la fédération d’athlétisme, est maintenant appelée à devenir un rendez-vous régulier. Bilan avec Sébastien Synave du RCM (Racing Club Mamoudzou) à l’origine de l’épreuve.
Le JDM : A l’heure des bilans, commençons par le volet sportif. On imagine que vous avez des motifs de satisfaction ?
Sébastien Synave : Les performances sont là. On a maintenant une vraie référence sur 10km route à Mayotte avec 31’07 chez les hommes et 38’07 chez les femmes. On a eu 146 dossards référencés et 109 athlètes à l’arrivée. Il n’y a pas eu d’abandon, la différence s’explique par des coureurs qui ne sont pas venus récupérer leurs dossards. Mais pour une première édition, j’ai de quoi être largement satisfait.
Nous avons un Mahorais sur le podium régional qui rate de peu les minima pour les Championnats de France. Chez les vétérans, on trouve aussi un Mahorais sur la plus haute marche. Enfin, la présence d’athlètes handisport pour la première fois à Mayotte sur une épreuve sur route est un grand plaisir.
Le JDM : La mise en œuvre d’une telle course a parfois été regardée avec un certain scepticisme à Mayotte. Au final, elle semble faire l’unanimité.
Sébastien Synave : Je ne regrette absolument pas d’être parti sur ce projet. Au départ, je me suis lancé tête baissée, tout seul, et pas mal de personnes se sont greffées après. C’est une super expérience et sans vouloir en rajouter, je crois que l’organisation est une voie dans laquelle j’aimerais bien m’orienter.
Le JDM : Sans renoncer à votre statut d’entraineur ?
Sébastien Synave : On trouve pas mal de similitudes entre les deux postes. Tu bosses pour une organisation ou un niveau d’athlète pour être prêt le jour J. Il y a un effort physique d’un côté et un effort de bon sens de l’autre.
Cette première édition m’a permis de voir les points à améliorer. Même s’il n’y a que de bons retours, avec pas grand-chose en plus, on pourrait obtenir une vraie belle épreuve. Je pense en particulier au balisage au sol, la fameuse ligne bleue qu’on trouve sur toutes les courses et qui indique le tracé exact du parcours. Ce sont des points de détails qui peuvent donner encore plus de crédibilité à la course.
Le JDM : Le parrain de la course, Jean-Louis Prianon, semblait particulièrement content du déroulement de l’épreuve.
Sébastien Synave : Il m’a confié qu’il a été surpris, compte tenu de mon profil et de mon parcours, de me trouver sur l’organisation d’une épreuve sur route et non d’un meeting d’athlétisme sur piste. Maintenant, une chose est sûre, c’est que la course dispose d’un ambassadeur de luxe qui va communiquer à fond pour la deuxième édition dans toute la région. Par exemple, cette année, il n’y avait pas de Mauriciens parce que la date de la course correspondait à leur Championnat national. En s’y prenant à l’avance, on peut faire en sorte que le calendrier permette à plus d’athlètes de la région de venir à Mayotte.
Le JDM : Vous avez donc l’intention d’installer cette épreuve dans la durée ?
Sébastien Synave : Bien sûr ! Il y a juste une réflexion à mener sur la période à laquelle elle doit se tenir. Pour cette année, j’ai souhaité l’organiser en mars pour qu’elle soit qualificative pour les championnats de France. Mais on pourrait imaginer qu’elle se tienne en juin pour être qualificative pour l’année d’après.
Ce que je tenais à mettre en avant pour la première, c’est le côté officiel des choses. Maintenant, on a une course avec un parcours reconnu officiellement par la fédération pour 5 ans. Elle peut donc devenir un rendez-vous sportif régulier.
Entretien réalisé par Rémi Rozié
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