Les petits génies de l’informatique du collège de Passamainty se sont lancés dans un concours un peu particulier : concevoir des algorithmes et des programmes informatiques pour résoudre des problèmes du quotidien comme des questions héritées de l’histoire.
Il y a bien longtemps, le Duc de Toscane, grand amateur de jeux de hasard, avait remarqué que, lorsqu’on lance 3 dés à six faces, la somme des points obtenus est plus souvent 10 que 9. Après Galilée, invité à l’époque à répondre à cet étonnant résultat, des collègiens de Passamainty se sont penchés sur le problème. Karim et Issaka ont donc conçu un programme informatique qui démontre bel et bien la réalité de cet état de fait.
Avec la semaine des mathématiques, une opération nationale déclinée à Mayotte, les collégiens du Club d’algorithmes de Passamainty ont rivalisé d’ingéniosité dans une compétition inédite. «On étudie les algorithmes depuis seulement trois ans à partir de la seconde, relève Julien Ricou, professeur de mathématiques à Passamainty. Mais ils sont aujourd’hui tellement présents, en particulier dans l’informatique et internet, qu’il nous a semblé important de commencer à initier les collégiens volontaires à partir de la 4e.»
Depuis quelques mois, le club se réunit donc tous les samedis, en dehors du temps scolaire pour parler algorithmes, ces suites d’opérations qui permettent de résoudre un problème. Que ce soit sur l’indice de masse corporelle, la distance de sécurité entre deux véhicules ou les questions d’argent de poche, les élèves ont élaboré des programmes simples mais efficaces. «Ce concours permet de donner un attrait supplémentaire au club, même si on a programme ludique basé sur des problèmes à résoudre et des TP (travaux pratiques) assez vivants.»
Rendre les filières scientifiques attrayantes
Pour Didia Lefebvre, principal-adjointe du collège de Passamainty, «la semaine des mathématiques répond vraiment une question à laquelle le système éducatif est confronté depuis quelques années : les filières scientifiques sont en perdition, elles intéressent très visiblement de moins en moins d’élèves. L’objectif est donc vraiment de redonner le goût de la science et de la recherche aux jeunes.»
Ce concours d’algorithmes est une initiative propre à l’établissement mais une battle pourrait être envisageable entre différents collèges et lycées l’an prochain. Quant au problème du Duc de Toscane démontré par Karim et Issaka, une explication s’impose. Avec trois dés, il existe 25 façons d’obtenir un 9 et 27 d’obtenir un 10… ceci explique cela.
RR
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