Le document cadre était au centre d’une première prise de contact entre la ministre de l’Outre-mer et le président du Conseil général de Mayotte, où s’est malgré tout invité le Plan de rigueur en cours.
Semaine chargée pour George Pau-Langevin : la nouvelle ministre de l’Outre-mer reçoit tour à tour les représentants de l’ensemble des DOM, leurs parlementaires… tout ce qui touche de prés ou de loin à son champ de compétence.
Avec Daniel Zaïdani, président du département mahorais, ce sont les attentes d’un département en construction qui ont été évoquées. Le document qui les synthétise, «Mayotte 2025» est pensé pour se substituer à un Pacte de la départementalisation très décrié sur le 101ème département. Il doit aborder les thèmes de la sécurité, l’éducation, l’emploi, la solidarité : «tous les éléments qui contribuent à l’exode de la population mahoraise», indique Daniel Zaïdani. Il faut en effet contrer la déperdition des forces vives, des jeunes cadres qui quittent le territoire.
Mais ce qu’il faut surtout, c’est un cadre précis, «car l’absence d’informations sur ces domaines laisse le champ libre aux interprétations et aux revendications comme on le voit sur les congés bonifiés ou les allocations familiales», a-t-il indiqué à la ministre. Un document qui sera co-rédigé avec le département.
Une rigueur nuisible
C’est un sentiment d’inquiétude qui transparaît malgré tout de cette rencontre puisqu’au souhait de l’élu Mahorais d’un montant de Contrat de projet Etat-région au moins égal au niveau du précédent, soit 450 millions d’euros, la ministre répondait «Plan de rigueur»… On le sait, le 1er ministre Manuel Valls a comme mission de faire 50 milliards d’euros d’économie, mais s’il s’avérait que cette enveloppe soit touchée, cela remettrait en question une bonne partie de l’obtention des fonds européens par gel de l’apport national.
D’autres thèmes ont été abordés : le RSA, «dont la progressivité appelle à ne pas geler le montant de la dotation attribuée au département pour 2014» ou encore le SMIAM (Syndicat Mixte d’Investissement et d’Aménagement de Mayotte) : «J’ai indiqué à la ministre qu’il faut, comme pour la SIM à une époque, un changement de gouvernance pour pérenniser ce bel outil. Une réflexion est à mener avec les nouveaux maires».
Les jeux des Iles ont été évoqués, où la participation des Mahorais est minimisée par l’absence d’hymne et de drapeau, «nous souhaitons une intervention du gouvernement», alors que le couac diplomatique de la Commission de l’Océan Indien n’a pas été mentionné, «les choses auraient dû se passer autrement, mais la lettre de Laurent Fabius à Douchina clôt l’incident».
La rencontre avait pour objet une prise de contact dans le cadre des nouvelles fonctions de George Pau-Langevin qui était venue il y a quelques semaines à Mayotte comme ministre de la Réussite éducative, «elle connaît désormais mieux le territoire, notre prochaine rencontre portera sur des thématiques plus précises».
Anne Perzo-Lafond
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