28.9 C
Dzaoudzi
samedi 20 avril 2024
Accueiljustice«Pour une fois qu’on a un père qui veut s’occuper de son...

«Pour une fois qu’on a un père qui veut s’occuper de son enfant!»

CARNET DE JUSTICE. Un couple s’est déchiré ce mercredi à l’audience correctionnelle du tribunal de Mamoudzou. A la barre, une mère poursuivie par son ancien compagnon qui lui reproche de l’empêcher de voir son fils, âgé de deux ans. Pour «non présentation d’enfant à personne ayant le droit de le réclamer», elle risque un an de prison et 15.000 euros d’amende.

Salle d'audience code pénalLe couple s’est séparé un an après la naissance du petit, en janvier 2012. Le 6 mai 2013, le juge des affaires familiales établit l’autorité parentale partagée. La résidence de l’enfant est fixée chez sa mère mais le père peut le voir certains week-ends et pendant la moitié des vacances scolaires. Mais ce jugement ne sera jamais pris en compte par la mère.
Car entre les deux, la haine a tout balayé, il n’arrivent même plus à se parler. A la barre, la juge et la procureure sont obligées d’intervenir plusieurs fois pour ne pas avoir à subir les invectives qui fusent.

La colère de la juge et de la procureure

Depuis le jugement, le père n’a vu son fils que deux petites fois, un week-end et «pendant une heure et demi, le jour de l’Aïd». Pour acter de ce week-end, le couple s’est retrouvé au commissariat, pour poser une main courante prouvant que le père a bel et bien vu son fils. «Vous nous dites madame, que l’enfant pleure quand il voit son père ? s’indigne la juge Peyrot. Mais vous croyez qu’il est heureux votre enfant de ne plus connaître son père ? Cet enfant est au milieu d’un conflit entre ses parents qui l’amènent au commissariat !»
«Au début, elle a même fait croire aux forces de l’ordre que je buvais pour faire douter de ma bonne foi. Je ne bois pas, je suis enseignant», plaide le père.

A la barre, le ton monte face à une mauvaise volonté aussi manifeste, la mère expliquant que son ancien compagnon n’est jamais venu chercher l’enfant. «C’est parole contre parole, s’emporte la juge. Il y a une certitude madame, vous ne respectez pas les termes du jugement des affaires familiales. Est-ce que vous avez fait des démarches pour que son père voit normalement son fils?»
«Les enfants ne nous appartiennent pas, continue la juge. On est leur aiguillon… Et pour une fois qu’on a un père qui veut s’occuper de son fils, c’est pas si courant ici…»

Un enfant qui souffre

«On est là parce qu’il y a un enfant de ans qui souffre.» Ce constat établit, la procureure va tenter, dans son réquisitoire, de trouver une sortie de crise, une sorte de pacte pour que le couple pense, enfin, à l’intérêt de son fils. «Vous allez demander, un jour, à votre enfant de grandir, eh bien vous aussi, vous allez devoir grandir.» La procureure propose d’ajourner la décision de la cour, une demande suivie par la présidente.

Le tribunal rendra donc sa décision le 10 septembre. Durant les quatre mois qui viennent, la justice aura le temps de vérifier que l’exécution du droit de visite du père est effectivement respectée. La mère est également condamnée à un euro de dommages et intérêts, «c’est symbolique mais c’est une condamnation.»
Le père et la mère ont échangé leur numéro de téléphone. Après les foudres de l’audience, peut-être le début d’un nouveau départ.
RR
Le Journal de Mayotte

VOIR LES AUTRES CARNETS DE JUSTICE.

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139120
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139120
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139120
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139120
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139120
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139120
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...