Les bagarres entre jeunes qui ont commencé samedi dernier ont dégénéré hier au soir tard et se sont prolongées une partie de la nuit. Les parents sont pointés du doigt et la maire demande l’instauration d’un couvre-feu.
Tout a commencé lors d’une soirée bien arrosée samedi soir, une soirée « kayra » (verlan de racailles) qui se serait tenue sans autorisation municipale. « Les jeunes de Tsimkoura et de Chirongui, qui avaient aussi consommé de la drogue, se sont alors provoqués, et sur un geste mal interprété, tout dérape comme c’est souvent le cas maintenant à Mayotte », relate Roukia Lahadji, maire de Chirongui.
Face à l’ampleur de la rixe, les habitants avaient cadenassé le collège hier, les élèves sont donc restés chez eux. Selon certains habitants, il y aurait eu plusieurs heures de flottement sans qu’aucun élu n’intervienne.
La maire de Chirongui a provoqué plusieurs réunions en soirée, dont une rassemblant les familles et des jeunes après la prière du soir, place de la Mosquée.
C’est alors que vers 20 heures, un villageois de Tsimkoura fait savoir par téléphone que des jeunes encerclent le village, couteaux à la main. Les affrontements entre jeunes dégénèrent, certains érigent des barrages. Deux jeunes seront blessés, un légèrement, mais l’autre a été évacué vers le CHM.
Les parents inactifs
Les gendarmes sont intervenus avec des renforts arrivant de Mamoudzou et ont interpellé un jeune, placé en garde à vue.
Il faut souligner que durant les deux jours d’agitation, les parents ne sont pas intervenus. « Avant, nos jeunes avaient peur de l’éducation parentale et des autres villageois. Il faut évoluer mais pas forcément en changeant nos méthodes d’éducation. De nos jours, les parents sont dépassés », rapporte Roukia Lahadji.
Ce mercredi matin, la situation est calme, des voitures de gendarmerie sont stationnées aux abords du collège.
La maire va faire plusieurs propositions ce matin en conseil municipal : « il faut repérer et arrêter les trafiquants de drogue qui circulent en voiture dans certains coin et que j’ai déjà indiqués à la gendarmerie. Je demande également l’interdiction de vente d’alcool sur la commune et les patrouilles de Police municipale vers 23 heures ».
Elle compte proposer l’interdiction de soirée et, « un couvre feu pour les mineurs à partir de 21 heures et jusqu’au 30 juin. Le Ramadan qui s’en suivra devrait calmer les esprits ». Roukia Lahadji ne compte pas sur ces mesures provisoires pour solutionner le problème « qui ne passera que par une reprise en main par les parents ».
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.