La 31e édition de la course de pneus s’est déroulée ce samedi, devant un public nombreux et sous un temps pluvieux. Le RC Mamoudzou remporte la course par équipe.
D’abord, préparer la mixture savonneuse qui permettra aux bâtons de glisser, en badigeonner les entrailles du pneu, se placer sur la ligne de départ. Ils étaient plus de 1.200 à avoir effectué ces gestes, samedi après-midi pour la 31e édition de la course de pneus. La mythique course de Formule 1 mahoraise a démarré sur les chapeaux de roue avec les filles de moins d’un mètre 45. Pas de critère d’âge seule la taille compte. Sitti Saïd Omar, 10 ans, partie en boulet de canon, les mains accrochées au frein à droite, à l’accélérateur à gauche n’a rien lâché. Elle ne sera pas rejointe et passera la première la ligne d’arrivée, sur un parcours s’étendant du stade de Cavani au front de mer de Mamoudzou. “J’ai marché plusieurs fois pour reprendre mon souffle, j’avais surtout très soif”, souligne Sitti à la fin de la course.
Même scénario côté garçons, en plus rock’n’roll. La règle est claire, il ne faut pas porter son pneu dans les mains, ou pire, courir sans l’attirail avant de récupérer une paire de manches à ballet et le cercle de gomme pour gagner du temps. À ce petit jeu, les commissaires de course veillent armés d’une bombe de peinture. Un trait de bombe et c’est l’élimination pour les filous. Droit dans son pneu, pied nu sur le bitume Raphaël Amane, douze ans, n’a pas répondu aux sirènes de la triche. Se faisant doubler à plusieurs reprises par des concurrents porteurs de pneus, son regard fixé sa roue de scooter, il a écrasé la concurrence pour boucler sa course devant 799 garçons de moins d’1m45.
À l’arrivée de la course, un impressionnant amas de pneus s’est accumulé peu avant la ligne d’arrivée, stigmate d’une épreuve très physique pour les enfants, découragés à la vue des quelques dizaines de mètres restant à parcourir, abandonnant pour la dernière ligne droite leur partenaire de course en caoutchouc. 800 pneus à récupérer, 900 avec ceux des filles, avant l’entrée en lice des 65 équipes de 5 adultes.
Chaque équipe part tour à tour, il n’y a pas de taille de pneu réglementaire, pas de catégorie poids plume ou poids lourd. Du pneu de mobylette au pneu de camion, c’est selon les goûts de chaque équipe, pour la vitesse, c’est le petit pneu, pour la performance c’est plusieurs dizaines de kilos de gomme à pousser. À ce jeu, l’équipe d’athlétisme du Racing club de Mamoudzou a été la plus efficace, les 5 coéquipiers ont bouclé leur course en 6’21” à 9 secondes du record de la course. Les tenants du titre, l’équipe des Lantanas accroche un temps rond de 7’00”. “On a peiné à courir ensemble dans le bon timing, on a pas bien trouvé notre rythme. De plus, on a deux gars de l’équipe qui ont fait le Mahoraid, ils n’avaient pas encore bien récupéré”, analyse Chamsidine des Lantanas.
Pour sa 31e édition, la course aura une nouvelle fois fait le plein de spectateurs avec plus d’un millier de personnes sur le bord des routes de Mamoudzou, malgré les gouttes tombées en fin de course. Les derniers concurrents n’avaient pas prévu de chausser les pneus pluie…
La course mahoraise fait des émules. Une course de pneus sera organisée demain à Aurillac, à l’initiative de Mahorais du Cantal, sans doute désireux de trouver un sport alternatif au football, le jour de l’entrée en lice de l’Équipe de France au mondial brésilien.
Axel Lebruman
Le Journal de Mayotte
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