Certains se demandent comment réussir la coopération régionale, eux la mettent en pratique : les jeunes de l’association Ouvoimoja Wa Moya récoltent des fonds pour développer Anjouan.
C’est un peu une transitivité de transferts, ou une Coopération non gouvernementale, un pendant aux ONG : « l’Etat français m’a aidé, j’aide Anjouan », explique un des membres de l’association. Nous les avons rencontrés sur le terrain de sport de Koungou, alors que les femmes se préparaient pour un Wadaha (danse).
Ouvoimoja Wa Moya (Tous ensemble pour Moya) a été créée en 2009 et a un objectif : « promouvoir le développement de la ville de Moya, à Anjouan, sur le plan culturel, économique et social », retrace le secrétaire de l’association Faiadhoillah Oumadi.
Les 120 membres actifs, « nous avons tous payés notre cotisation », sont tous Anjouanais de Moya. Ils organisaient ce samedi une journée culturelle, danse en après-midi et Souloubou en soirée, avec une entrée payante à 5 euros : « nous récoltons des fonds pour financer l’adduction d’eau du village à Anjouan qui manque cruellement de ressources».
S’attaquer aux conditions de scolarité
Le week-end dernier, à la suite d’une soirée similaire organisée au Loft, boite de nuit de Mamoudzou, ils ont récupéré 1.000 euros. « L’action répond à un programme Franco-comorien de développement cofinancé par le ministère des affaires étrangères du gouverneur d’Anjouan d’Anissi Chamsoudine. Ils apportent 70 % de l’investissement, charge à notre association, présente également à Anjouan, de trouver les 30% restant, soit 30.000 euros ».
Une première action aurait été concrétisée avec la construction de la mairie de Moya, « 6.200 euros avaient été versés par Ouvoimoja », et une seconde est en cours avec l’aménagement de la plage de Moya, « Moya beach ». « Nous collectons également du matériel médical et des fournitures scolaires ».
Un geste qu’ils estiment un juste retour après avoir été accueilli à Mayotte : « je suis venu ici pour suivre une meilleure scolarité. En l’améliorant de l’autre côté, nous développons Anjouan tout en permettant aux populations de rester sur place”, explique un des membres de l’association.
Ils envisagent d’ailleurs de changer le nom de l’association pour élargir leurs actions et s’attaquer aux infrastructures de l’ensemble de l’île d’Anjouan, point de départ de la plus forte migration vers Mayotte.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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