Si les pancartes d’adressage des rues gagnent peu à peu l’ensemble des communes, l’habitat informel ne facilite pas la volonté de La Poste de mise aux normes. C’est le cas à Koungou où la mairie est volontaire.
Il faut s’être baladé sur les hauteurs de Majicavo Bandrajou et même mieux, Hatoulouoi, à Koropa pour comprendre le décalage. Les mêmes sentiers se faufilent d’ailleurs dans les quartiers reculés de Kawéni : « comment peut-on faire pour y livrer lettres et colis ? », se demandent les services postaux.
La mairie de Koungou, dont dépend Majicavo, se pose les mêmes questions, et cherche en même temps à inventorier le nombre d’habitations de la commune. C’est pourquoi une série de rencontres avec habitants, services postaux et mairie sont initiés. « Les habitants ont l’eau et l’électricité maintenant, ils doivent pouvoir recevoir leurs factures et leur courrier », reprend la Poste.
D’autant plus que lorsque le facteur habituel prend ses vacances, le remplaçant ne connaît pas forcément les habitants et une mise aux normes de l’adressage devient urgent.
Mais l’ampleur de la tâche est énorme, “nous n’en sommes qu’à 40% sur Mamoudzou, ville la plus avancée!”, déclare Christian Montès, directeur régional de La Poste Mayotte, “nous nous sommes donnés un an, en commençant par le chef lieu et par Koungou, et nous aurons déjà cerné un peu moins de la moitié de la population de l’île”.
Courriers non adressés
Mounirou Ahmed, Chargé de l’Aménagement à la mairie de Koungou, est demandeur : « la Poste ne comprenait pas pourquoi ils recevaient beaucoup de retour de courrier de ce quartier. Ils sont venus sur place et ont compris ». Pour mettre en place une solution, il a besoin des habitants, « ils doivent comprendre que nous allons devoir démolir certaines habitations pour élargir les voies et les mettre aux normes.
Entre 30 et 40 euros, c’est le prix moyen des boites aux lettre normalisées, qui sont souvent vandalisées. Un vrai travail de sensibilisation est à faire, alors que les adresses sont toujours libellées en fonction du baobab voisin ou de la proximité d’un terrain de sport. C’est à la commune à délibérer sur les noms officiels des rues et à débloquer les fonds pour mettre en place la signalisation.
Un travail qui passe en amont par une communication soutenue, et c’est ce que Mounirou Ahmed se dit bien déterminé à entreprendre.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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