La belle couverture verte mahoraise recevait un hôte de marque ce vendredi : le directeur national de l’Office national des Forêts parcourait les sentiers parsemés de mangues et qui fleurent bon l’ylang. Un plan de préservation est en marche.
Mayotte est encore un joyau, « surtout cette partie de forêt à Voundzé ! », lance Laurent Mercy, le directeur régional de l’Office National des Forêts (ONF). Il accueille actuellement le directeur général de l’ONF, Pascal Viné qui visite les 7 500 ha de forêt domaniale et départementale de l’île.
Mais une couverture menacée, « il ne reste plus que 4 ou 5% de forêt primaire sur les crêtes comme au Mont Bénara ou dans la mangrove ». En cause, la pression démographique, les prélèvements avec les coupes de bois, et surtout, le surpâturage « les zébus dévastent tout ! ».
Cela fait trois ans que l’ONF est implantée à Mayotte, et le résultat est bon à entendre les deux hommes : « nous avons aménagé un massif forestier, il en reste 7 ». Et aménager une forêt, c’est dresser un état des lieux avec un inventaire du peuplement, c’est définir les enjeux « la protection des lieux ou bien la production de bois », et enfin, l’accueil du public « qui doit découvrir sa forêt ».
Une forêt sous les hospices européens
Pour y parvenir, l’ONF n’est doté à Mayotte que de deux agents patrimoniaux, « mais nous nous appuyons sur les agents du Conseil général désormais assermentés ».
Les objectifs cités ont été définis récemment, et tombent à point nommés, au moment des propositions de projets éligibles aux fameux fonds européens, comme par exemple l’aménagement, la réhabilitation ou le reboisement de padzas avec des espèces indigènes. « En plus, ces projections sur 10 ans correspondent parfaitement aux échéances du document Mayotte 2025 ».
Quant aux sentiers, Pascal Viné et Laurent Mercy ont une idée précise de ce qu’ils vont mettre en place : « nous allons proposer que les dessins, la réalisation et l’entretien soient faits par des jeunes en insertion, ils doivent s’approprier ce patrimoine ». Ces projections se font en collaboration avec la Direction de l’Agriculture, l’alimentation et de la Forêt (DAAF) et du Conservatoire du littoral.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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