28.9 C
Dzaoudzi
mardi 21 mai 2024
AccueilSociétéZakia Madi honorée au cœur de Mamoudzou la Française

Zakia Madi honorée au cœur de Mamoudzou la Française

Le marché couvert de Mamoudzou a un nom. Depuis ce lundi 10 novembre 2014, il s’appelle «marché Zakia Madi», du nom d’une jeune femme décédée lors d’une manifestation pro-française. C’était il y a 45 ans.

La plaque inaugurée ce lundi 10 novembre
La plaque inaugurée ce lundi 10 novembre

Réparer une injustice de l’histoire. Aucun mot ne semble assez fort ce lundi soir pour célébrer Zakia Madi, au moment où son nom est donné au marché couvert de Mamoudzou. Ce marché est un des ces bâtiments emblématiques de la ville devenue préfecture d’un département français, capitale d’une région ultrapériphérique de l’Union européenne, chef-lieu «d’un territoire comme elle aurait aimé qu’il soit», dit le préfet Seymour Morsy.

Le nom de Zakia Madi était pourtant tombé dans l’oubli, avant que la jeune femme redevienne un symbole, et son nom, l’emblème d’un combat politique dont les passions sont encore bien vivaces.

Un destin tragique

Zakia Madi n’avait “que 16 ans” lorsqu’elle perd la vie, indique le préfet. «16 ans», un frisson circule à l’évocation de son âge parmi les plus jeunes femmes du groupe de Déba invité pour l’occasion sur la Place de la République.

Le Déba sous les projecteurs orangés de la Place de la République
Le Déba sous les projecteurs orangés de la Place de la République

Le 13 octobre 1969, la manifestation organisée à Mamoudzou tourne mal. Elle est dispersée dans la violence par «la garde comorienne». Des grenades tombent sur la foule. On dénombre une vingtaine de blessés et une victime : Zakia Madi. Ce fut «la première martyre du difficile et long combat pour la départementalisation de Mayotte», une «véritable héroïne», lance Bacar Ali Boto, 1er adjoint au maire de Mamoudzou. «Une humble militante imprégnée d’un bel idéal», rajoute Issoufi Hamada.

Pour le vice-président du conseil général, il s’agissait à l’époque de «se battre pour réduire l’influence des autres îles des Comores» alors qu’aujourd’hui Bacar Ali Boto souligne l’importance de maintenir la flamme du combat politique chez les jeunes et leur permettre de devenir «de vrais patriotes».

Chatouiller nos esprits

Si le nom de Zakia Madi ne parvenait plus aux oreilles du plus grand nombre, sa mémoire était encore commémorée chaque année par un petit groupe de bénévoles, rappelle Issoufi Hamada, pour qui «elle appartient désormais à l’ensemble de Mayotte».

Bacar Ali Boto, Seymour Morsy, Issoufi Hamada venus honorer la mémoire de Zakia Madi
Bacar Ali Boto, Seymour Morsy, Issoufi Hamada venus honorer la mémoire de Zakia Madi

Finalement, dans notre département, quoi de plus normal d’honorer une femme, constate le préfet qui poursuit actuellement une tournée des communes. Alors qu’il travaille à l’émergence de contenus et de propositions pour le pacte Mayotte 2025, il a l’occasion de rencontrer beaucoup de femmes et peut ainsi constater qu’elles occupent «une place toujours aussi importante», «aux avant-postes pour proposer, faire et avancer».
Zakia Madi fera donc ainsi partie pour longtemps «de ces grandes dames qui continueront de chatouiller nos esprits».
Rémi Rozié
Le Journal de Mayotte

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139121
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139121
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139121
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139121
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139121
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139121
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...