Les contribuables que nous sommes sont désormais en droit de demander des comptes sur le déplacement de nos élus. Surtout que le programme 2014 du Congrès des maires va coller au paysage mahorais.
Nos élus sont partis comme chaque année au 97ème Congrès des maires et président de communautés de France, du 24 au 27 novembre à Paris. Il est précédé de celui des Communes et Collectivités d’Outre mer, l’ACCD’OM en Polynésie. Chaque année, ces déplacements font l’objet d’articles critiques, dénonçant des moyens énormes dévolus plus au tourisme des élus qu’à un partage avec leurs pairs extérieurs.
Depuis cette année, c’est le contribuable qui finance par ses impôts les déplacements. Nous avons donc tous un droit de regard, des comptes à demander.
Selon un des responsables de l’Association des maires de Mayotte, 14 communes sont représentées, « trois ont des finances qui ne leur permettent pas ». Deux communes auraient envoyé 6 élus, les 12 autres en dépêchant deux chacune. Nous serions donc, en extrapolant, représentés par une quarantaine d’élus.
Des maires et adjoints qui voyagent cette année « en classe éco », avec un coût du billet à 1.900 euros par passager auxquels il faut rajouter 90 euros d’inscription à l’association. « Quant à l’ACCDOM, ils ne sont pas beaucoup à être partis en Polynésie ». Nous n’aurons pas le nombre exact, mais pour résumer, prés de 100.000 euros seraient dépensés, uniquement pour le voyage. Reste à rajouter les frais de séjour.
« Les communes ont-elles encore un avenir ? »
La suspicion d’un voyage qui pourrait n’être que touristique incite à demander un compte rendu. « Ce sera fait car envisagé par Said Omar Oili», indique l’association. Le président de l’Association des maires de Mayotte a en effet prévu de présenter, peu après son retour le 28 novembre, les conclusions de la visite en conférence de presse, « puisque les maires auront participé aux 10 ateliers proposés ».
Car les questions ne manquent pas au programme de l’Assemblée des maires de France. Elle concerne aussi les présidents de communautés de communes, tant ce nouveau découpage se généralise.
Si Mayotte n’en est qu’à la réflexion sur les deux communes de Petite Terre, l’intercommunalité est envisagée comme le moyen le plus intelligent de mutualiser les moyens et les énergies.
Un questionnement portant sur la structure même, « Les communes ont-elles encore un avenir ? », « Quelle nouvelle redistribution des responsabilités économiques et sociales entre les collectivités mais aussi avec l’Etat ? », « Dans un contexte de plus en plus contraint de maîtrise des dépenses publiques, comment organiser l’action publique de proximité ? », un questionnement sur les problématiques dont la délinquance, « Quels sont les moyens dont disposent les élus pour lutter contre la délinquance et mener une politique de prévention efficace ? », ou « quel bilan sur les nombreuses difficultés de la réforme des rythmes scolaires ? »
Des débats et ateliers prétextes à des échanges qui valent toutes les formations pour peu qu’on y participe activement.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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