27.9 C
Dzaoudzi
mardi 21 mai 2024
Accueiljustice10.000 euros d’amende pour une pêche au filet sur la barrière de...

10.000 euros d’amende pour une pêche au filet sur la barrière de corail

CARNET DE JUSTICE DU JDM. «Pratique de la pêche maritime dans une zone interdite». C’est le chef d’accusation dont devait répondre Nidhoimi, ce mardi après-midi au tribunal de Mamoudzou. Concrètement, il devait expliquer pourquoi la barque dont il est propriétaire a été surprise à la dérive au-dessus de la barrière de corail, en train de mettre ses filets à l’eau, par l’hélicoptère de la gendarmerie. Et pourquoi, les gendarmes dépêchés sur place ont découvert des glacières remplies de poissons de récifs.

TGI MAMOUDZOUNidhoimi n’était pas sur l’embarcation mais son statut de patron de pêche l’oblige à répondre des pratiques des personnes qu’il embauche, même s’il renvoie les marins à leur responsabilité. «Ca s’est passé mais ils avaient lancé les filets et avec le courant, ils ont dérivé vers la barrière… C’était des jeunes avec une formation… On se demande à quoi ça sert d’avoir une formation !»

La dérive, c’est une justification régulièrement mise en avant au tribunal sans vraiment convaincre. Et Nidhoimi ne peut pas vraiment affirmer qu’il ignorait la loi. Il a déjà été condamné pour les mêmes faits : «le filet s’était accroché à la barrière la dernière fois. Une fois, ça peut arriver mais quand on est contrôlé plusieurs en disant ‘c’est pas moi, c’est eux’ tout en récupérant le produit de la vente du poisson, ça fait un peu beaucoup», relève le juge Soubeyran.

«En tant que patron pêcheur, je ne peux pas dire autre chose qu’il faut respecter la nature», affirme Nidhoimi, passé maître dans l’art de dire ce que le tribunal veut entendre.

Interdiction de naviguer

Connu de la justice, Nidhoimi est aussi bien connu des affaires maritimes. Un administrateur des «Aff’mar» est d’ailleurs venu au tribunal ce mardi après-midi, en grande tenue, pour rappeler quelques éléments d’évidence : « l’arrêté interdisant la pêche au filet sur le récif coralien est tout à fait connu des professionnels et le patron de pêche est donc responsable de la manière dont il pêche. Il ne s’agit pas d’accabler les pêcheurs au filet et de les empêcher de travailler. Mais pour (le prévenu), on ne peut que constater une accumulation de mauvaises pratiques.»

En effet, la barque mise en cause était sous le coup d’une interdiction de naviguer et ne disposait d’aucun titre de sécurité. Elle ne devait pas prendre la mer. Nidhoimi le sait, il a même signé une convention avec les affaires maritimes portant sur un nouveau navire, aux normes. «Je veux continuer à faire de la pêche mais plus au filet, à la palangre», affirme-t-il.

9.000 euros avec sursis

«Pour continuer la pêche, il va falloir respecter les règles», tranche le magistrat. Nidhoimi est condamné à 10.000 euros d’amende mais la sentence vise surtout à changer son comportement : l’essentiel de la sanction, 9.000 euros, est une amende avec sursis. Il ne devra les verser que s’il est, à nouveau, pris en infraction.

Nidhoimi prendra-t-il cette décision au sérieux ? C’est sa légèreté qui l’a amené à la barre. Il aurait, en effet, pu éviter le tribunal. Une composition pénale, une sorte de médiation, l’avait condamné à verser 250 euros. Il l’avait accepté mais il n’avait finalement pas payé…
RR
Le Journal de Mayotte

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139126
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139126
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139126
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139126
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139126
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139126
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...