Le contrecoup des attentats parisiens à visées raciste et obscurantiste, provoque des tensions et des incompréhensions dans la société. A travers une question au gouvernement sur les mesures à prendre, le sénateur Mohamed Soilihi en appelle au premier ministre.
Le président de la République après avoir soutenu dimanche les victimes juives de l’attentat de l’hyper casher, s’est rendu ce jeudi à l’Institut du monde arabe pour y inaugurer une exposition sur le « Renouveau du monde arabe ».
Il en a profité pour rappeler que l’islam est compatible avec la démocratie, « nous devons refuser les amalgames et les confusions, les français de confession musulmanes ont les mêmes droits, les mêmes devoirs que les autres citoyens », a-t-il soutenu, avant de poursuivre sur les actes antimusulmans et antisémites qui doivent être punis sévèrement, « les conflits du Moyen Orient n’ont pas leur place ici ».
Et c’est un musulman, le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi, qui a interpellé le premier ministre Manuel Valls ce jeudi après-midi dans le cadre des questions au gouvernement.
“Ni peur, ni honte”
S’il demandait au premier ministre de détailler les mesures prises « pour lutter contre un terrorisme protéiforme », il espérait surtout « que ces mêmes évènements ne serviront pas de prétexte à certains pour déverser leur haine dans un contexte nauséabond de racismes en tous genres ».
Tout en se félicitant que ce soit précisément le sénateur de Mayotte qui l’ait interpellé, “un territoire à l’immense majorité de confession musulmane”, Manuel Valls pouvait ainsi poursuivre sur la même ligne que le président de la République en assurant à l’ensemble des citoyens, « et notamment à nos compatriotes de confession ou de culture musulmane qu’ils ont droit à la même protection, et à celle de leur lieux de culte ».
Revenant sur cet état post traumatique de la France, le Premier ministre a indiqué que personne ne devait avoir peur, pour la communauté juive, ni honte, à l’adresse des musulmans, dans ce pays, et appelait à s’élever “sur l’école, la laïcité et la manière de vivre ensemble”.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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