Le nombre insuffisant de dossiers lors du 1er appel à projet a incité la préfecture à relancer la machine : 15 porteurs de projet étaient venus prendre des notes sur cette première programmation européenne.
Une quinzaine de participants, collectivités ou organismes de formation, avaient répondu au 2ème appel à projet dans le cadre de l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes.
Ce premier programme européen doté de 9,2 millions d’euros, finance des actions en faveur de tous les jeunes âgés de moins de 26 ans sans emploi et ne suivant ni études ni formation, résidant dans les régions éligibles, et qui sont inactifs ou chômeurs (y compris les chômeurs de longue durée), qu’ils soient inscrits ou non en tant que demandeurs d’emploi. Un large pan de la jeunesse de l’île est donc directement concerné.
Un premier appel à projet avait eu lieu en décembre 2014, mais compte tenu de l’insuffisance des réponses et du nombre de dossiers incomplets, le préfet de Mayotte, en sa qualité d’autorité de gestion, et en concertation avec le conseil général, a renouvelé l’appel.
Les porteurs de projet ont été avertis, pas de rigueur, pas de financements européens, même pire, pas de remboursement !
Ticket de métro
« Il faut entrer dans le timing du dispositif, produire un plan de financement sincère pour ne pas risquer d’être contesté et pousser la rigueur jusqu’à conserver le justificatif du moindre ticket de métro pour ceux qui se rendent en métropole », recommande Jacques Launay, Responsable du pôle « entreprises, emploi, économie » à la Dieccte, qui assure la co-instruction des dossiers avec Julie Tiberti-Mallegol, au Secrétariat général aux Affaires régionales de la préfecture de Mayotte.
Ils sont partenaires dans la commission de suivi de l’action avec une exigence de qualité, « pour permettre aux porteurs de projet d’être en mesure de se faire rembourser de leurs avances par l’Europe ».
Et c’est vraiment la petite bête qui est recherchée comme ont pu se rendre compte les candidats lors de la réunion d’information ce jeudi matin à la Dieccte en apprenant qu’ils devraient faire notamment la preuve du nombre d’heures précises passées par tel salarié sur le projet retenu. « Je leur explique les grandes règles de gestion du Fonds social européen », indique l’intervenante.
Entreprise virtuelle, salariés virtuels
Les dossiers sont ensuite examinés en Comité Régional unique de programmation (CRUP) qui donne un avis sur les opérations à retenir. Trois projets ont déjà été validés après le premier appel à projet.
Le premier porte sur la création bilan d’orientation individualisé par un acteur privé, sur prescription de la Mission locale et du Pôle emploi.
Le second est mené par le BSMA dans le cadre de leur montée en puissance, et le troisième, novateur, porté par Revelatio, propose la création d’une entreprise virtuelle où les candidats seraient mis en situation fictive d’emploi de type Direction de ressources humaines, comptabilité ou gestion. Il s’adresse à des jeunes diplômés, « mais qui ne sont pas hors champ de l’IEJ pour être sans solution d’emploi sur une longue période ».
SGAR et Dieccte agissent également pour coordonner plusieurs actions, « pour qu’un jeune évalué par un dispositif puisse bénéficier de l’orientation et du suivi proposé par un autre », indique Jacques Launay.
En matière de fonds européens, il n’y a donc pas de miracle : l’organisation ne naît pas de l’Europe, seules les structures qui font déjà preuve de rigueur ont leur chance.
La date de clôture des candidatures est fixée au 6 mars 2015*.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* Pour plus d’informations, https://www.mayotte.pref.gouv.fr/DOSSIER L’Europe s’engage à Mayotte. IEJ : dépôt de dossier dématérialisé sur le site internet « Ma démarche FSE » en fonction des dates des appels à projet
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