Le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence condamne la compagnie aérienne Yemenia à verser plus de 30 millions d’euros de dommages et intérêts aux familles de victimes du crash de 2009.
Le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence a condamné ce jeudi la compagnie aérienne Yemenia à verser plus de 30 millions d’euros de dommages et intérêts. Les bénéficiaires sont plus de 500, tous des ayants droit de 70 des 152 victimes du crash survenu en 2009.
Lors d’une audience de la 3e chambre civile du TGI d’Aix-en-Provence, tenue en septembre 2014, environ 800 proches de passagers décédés avaient réclamé une somme supérieure à 70 millions d’euros à la compagnie du Yemen. Les avocats avaient regretté d’être obligés de passer devant la justice alors que l’indemnisation des victimes de catastrophes aériennes s’effectue habituellement par transaction.
Dossiers individuels et familles élargies
Pour chaque dossier individuel, les demandes de dommages et intérêts s’échelonnaient de quelques milliers d’euros à 1,2 million d’euros. Selon les avocats, il s’agissait d’établir «une indemnisation juste, équitable, marquée du sceau de la réparation intégrale».
Pour la compagnie, l’enjeu de l’audience avait consisté à contester certains préjudices, par exemple l’angoisse des passagers, soutenant que les personnes étaient mortes instantanément. Mise en examen le 15 novembre 2013 pour homicides involontaires, la compagnie avait demandé au tribunal de réduire sensiblement les prétentions financières des ayants droit, notamment celles au bénéfice des membres des familles comme les oncles et tantes, neveux et nièces s’ils ne démontraient «pas un lien spécifique d’affection».
Les associations de victimes avaient naturellement pointé la conception très large de la famille comorienne.
Le 30 juin 2009, l’Airbus A310 avait décollé de Sanaa, la capitale du Yémen, et transportait de nombreux voyageurs français en correspondance d’un vol arrivé de Paris via Marseille avant de s’abîmer en mer au large des Comores. Sur les 153 personnes à bord, une seule avait survécu. Il s’agit d’une adolescente, Bahia Bakari, qui s’était accrochée durant onze heures à un débris de l’appareil et avait ensuite raconté son récit dans un livre.
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