24.9 C
Dzaoudzi
jeudi 3 octobre 2024
AccueilPortraitZéna Halidani : une Mahoraise à l’Elysée

Zéna Halidani : une Mahoraise à l’Elysée

Ce dimanche, François Hollande reçoit 100 femmes au Palais de l’Elysée à l’occasion de la journée internationale qui leur est consacrée. Parmi elles, une Mahoraise : Zéna Abdilhadi Halidani. Le JDM l’a rencontrée avant son départ pour Paris.

Zéna Abdilhadi Halidani avant son départ pour Paris
Zéna Halidani avant son départ pour Paris

Elle a pris l’avion. Zéna Halidani a quitté Mayotte ce jeudi après-midi, en direction de Paris et du Palais de l’Elysée. «C’est agréablement incroyable !» reconnaît-elle. Son nom a été glissé dans la liste des femmes mahoraises, engagées mais peu médiatisée, donné à la préfecture par la déléguée aux droits des femmes. Et c’est elle qui a été retenue.

Ce dimanche 8 mars, elle passera le porche et le perron de l’Elysée comme 99 autres femmes venues de tout le pays pour échanger, dans les salons d’honneur, avec le président de la République. François Hollande devrait être le seul homme de l’événement, accompagné de deux autres femmes, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes et Pascale Boistard, la secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes.

Parler avec le président de la République

En rassemblant ces femmes aux origines sociales, professionnelles et géographiques très diverses, François Hollande souhaite susciter un débat sur la place des femmes dans l’espace public, l’égalité professionnelle et la lutte contre les stéréotypes sexistes.

Zéna Abdilhadi monte une crèche associative avec d'autres mamans pour aider toutes celles qui travaillent
Zéna monte une crèche associative avec d’autres mamans pour aider toutes celles qui travaillent

Sur toutes ces questions, Zéna a des choses à dire et elle pourra échanger directement avec le président. En plus de faire partie des 100, elle a été choisie dans le groupe des 12 qui parleront longuement et directement avec lui.

«Une des questions qui me tient à cœur, c’est l’éducation. Aujourd’hui encore, dans les familles, on demande aux filles de préparer à manger et de s’occuper des petits pendant que les garçons regardent la télé ou révisent. A une fille, on construit sa maison pour son mariage. A un garçon, on demande quel métier il voudra faire. Les femmes se sont battues pour Mayotte. C’est grâce à elles que nous en sommes là, que Mayotte a connu le développement qui est le sien et elles sont systématiquement mises en arrière-plan !» constate-t-elle.

L’égalité pour avancer

Pas question pour autant de lui dire qu’elle est féministe. «Je suis égalitariste. Il n’y a que l’égalité pour faire avancer notre société», affirme cette mère de famille célibataire de 36 ans.

Dans une société matriarcale, les femmes ne peuvent plus rester à la maison
Dans une société matriarcale, les femmes ne peuvent plus rester à la maison

Zéna est coordinatrice du service social à l’hôpital. Assistante sociale de formation, elle peut aussi se prévaloir d’un Deug de sociologie obtenu à Bordeaux et d’une maîtrise d’anthropologie passée à Saint-Denis. «Je voulais travailler chez moi pour pouvoir aider les gens. Mais pour bien aider les autres, il faut les connaître, dans leur culture, leurs valeurs pour pouvoir leur apporter les vraies bonnes réponses», explique-t-elle. Elle a voulu s’approprier sa propre société pour pouvoir agir.

Si elle aime se référer aux Grandes aînées des combats politiques mahorais, son engagement pour Mayotte n’a rien à leur envier. Secrétaire générale de Redeca (dépistage du cancer), responsable d’une association de parents d’élèves à Chiconi, elle monte avec d’autres femmes une crèche associative pour pallier aux défaillances de la mairie, incapable de financer un tel équipement.

Les femmes sont faites pour la politique

Des femmes, il va logiquement en être beaucoup question pendant les semaines de campagne électorale à venir. Alors qu’une seule femme est élue actuellement au Conseil général, les conseillères occuperont l’exacte moitié de l’hémicycle à la fin du mois.
«Les candidats ont intégrer qu’il va falloir faire avec les femmes mais pas les entourages ni les supporteurs. Vous avez déjà vu un homme mettre un collier de fleurs à une femme pendant un meeting ? Jamais !»

Zéna a pourtant confiance en leur capacité à s’imposer, assez rapidement dans la vie sociale et politique. «Nous sommes dans une société matriarcale. Il est évident que les femmes qui dirigent absolument tout chez elles ne peuvent plus simplement rester à la maison.»
RR
Le Journal de Mayotte

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139114
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139114
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139114
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139114
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139114
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139114
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...