La préfecture a réussi à démêler le bon grain de l’ivraie : il y aura 10 duels et 3 triangulaires à Mayotte. 29 binômes se maintiennent comme on peut le voir sur la liste des candidats du second tour.
A chacun ses soucis d’alliances. Alors que les partis métropolitains se combattent, même en interne, sur le « ni-ni », autour d’une tentative de stratégie d’éviction du Front national, à Mayotte le tricotage est autre.
Les listes de maintien des candidats pour le second tour viennent d’être publiées par la préfecture qui attendait le feu vert de Paris, pour une communication nationale. Actant la première étape des alliances. Les tractations se poursuivent donc, avec plusieurs cas de figure.
Il y a ceux, ils sont rares, qui considèrent que chaque électeur est propriétaire de sa voix, « il est toujours difficile de donner des consignes de vote », glissait l’ex -conseillère de Dembéni, Sarah Mouhoussoune.
Dans quelques cantons ce sont les rancunes tenaces qui vont influencer et gêner les prévisions : à Sada, la liste UMP investie les ténors locaux Mansour Kamardine (ancien député) et Hadadi Andjilani (ancien 1er vice-président du conseil général), et validé par Paris a fait un petit 13,7%. Elle avait déposé plainte pour usurpation d’étiquette envers l’autre liste UMP qui totalise près de 30%… peu de chance de bascule des voix de la première.
Il y a aussi les listes qui ont signé un pacte en marge de ces élections, comme à Dembéni où les équipes municipale et départementale comptent s’épauler. C’est d’ailleurs cet intérêt commun entre maire et conseillers départementaux qui pourrait inciter à un rapprochement des partis.
Faciliter le bon choix
Beaucoup d’autres données entrent en ligne de comptes, tel cet habitant qui, voyant dans son canton, un candidat essayer de drainer les jeunes, sans preuve formelle d’achat de voix, assure qu’il ne votera pas pour lui.
Sans oublier le fameux, « tu a mangé, tu sors », qui incite à ne pas renouveler un ancien élu qui est censé avoir déjà profité du système… Une maxime de moins en moins vraie, ils sont 7 conseillers généraux sortants sur 12 présents, à pouvoir passer le 1er tour (8 avec Rastami Abdou qui s’est retiré), ainsi qu’un ancien sénateur et un ancien conseiller général.
Enfin, il y a toujours les problèmes de langue et de capacité à discerner les listes une fois dans le bureau de vote, que certains candidats mettent à profit pour « guider » les électeurs vers le bon choix…
Quant à l’électeur idéal, il serait celui qui voterait pour le meilleur, indépendamment de sa couleur politique.
On a vu une vague bleue balayer Mayotte au premier tour, difficile de connaître la couleur des 13 cantons dimanche prochain. Une majorité écrasante est peu souhaitable, la précédente assemblée ayant démontré qu’avec une telle configuration, les débats perdaient en qualité, et les rapports étaient finalement peu débattus.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* Les candidats du deuxième tour par canton :
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