La couveuse d’entreprises Oudjerebou fête ses 5 ans d’existence. Avec 74 projets accompagnés, les Mahorais peuvent compter sur outil qui va se démultiplier.
A la tête de la couveuse d’entreprise Oudjerebou, Nassem Zidini est encore un des directeurs parmi les plus jeunes de Mayotte. A 26 ans, ce titulaire d’un Master de gestion finances, peut être satisfait de son parcours personnel exemplaire comme de celui de la structure dont il a la responsabilité. Ce vendredi, Oudjerebou soufflait cinq bougies.
« Quand je suis revenu à Mayotte, l’offre d’emploi était là et j’ai postulé !» explique Nassem Zidini humblement. Et depuis un an et demi, il n’a pas démérité. L’outil couveuse, qui existe dans tous les départements, a trouvé sa place à Mayotte. «De façon très simple, on est là pour aider tous ceux qui montent leur boite», explique le directeur.
De haut de ses 5 ans, Oudjerebou accompagne 20 jeunes sociétés chaque année pour aider les nouveaux entrepreneurs à s’y retrouver, aussi bien dans les méandres des obligations administratives que dans leurs relations clients. «L’entreprise couvée est hébergée chez nous. On propose un accompagnement sur les questions juridiques ou pour la comptabilité et les couvés bénéficient aussi de formations et de coachings individuels.»
Des entrepreneurs qui ont la trentaine
Lorsque le couvé intègre le dispositif, les équipes d’Oudjerebou préparent avec lui un véritable plan d’action pour faire en sorte que la jeune société se développe jusqu’à devenir parfaitement autonome. Préparer les entretiens avec les clients, assurer en négociation, communiquer sur son activité, le moindre fonctionnement de la société va être réfléchi. «Chaque couvé a ses propres besoins», relève Nassem Zidini. «Et ce n’est pas parce qu’on est hautement diplômé qu’on s’y connaît en entrepreneuriat !» Le couvés viennent de tous horizons et leur moyenne d’âge se situe dans la trentaine.
La couveuse a accompagné 74 projets différents depuis 2010 et 71% d’entre eux ont débouché sur une entreprise pérenne, un pourcentage qui augmente chaque année, preuve que la couveuse aussi a su prendre ses marques pour répondre aux besoins.
Bientôt une couveuse agricole
Financée par le ministère des Outre-mer, l’Acsé, la Dieccte, le département et l’Union européenne, la couveuse a également signé une convention avec la Chambre des dépôts et des consignations pour faciliter l’embauche du premier salarié pour toutes les entreprises et pas seulement celles qui sont couvées.
Pour la couveuse aussi, de nouveaux projets devraient éclore rapidement. Après avoir déménagé dans de nouveaux locaux à Cavani en janvier, Oudjerebou devrait rapidement avoir une petite sœur avec une couveuse spécialement dédiée au monde agricole et peut-être une cousine, du côté des Comores qui serait un exemple concret de coopération régionale où les expériences et les savoir-faire des uns bénéficient au plus grand nombre.
RR
Le Journal de Mayotte
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