Conviés à une rencontre sur leurs efforts en matière de tourisme, les représentants de plusieurs communes sont tombés d’accord : elles cotisent cher à un syndicat qui ne remplit pas ses obligations en matière de ramassage.
Lors de la réunion centrée autour des avancées touristiques dans les communes ce vendredi au Comité départemental du tourisme (CDTM), l’insalubrité avait été pointée du doigt par les acteurs touristiques. De la compétence des communes, elles cotisent pour le ramassage et le traitement des déchets depuis l’année dernière à une seule et même structure, le SIDEVAM 976.
Le Syndicat Intercommunal d’Elimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte a été créé en lieu et place des quatre syndicats intercommunaux alors existants sur l’île, dont les dysfonctionnements appelaient à une restructuration. Il est compétent en matière de collecte et de traitement des déchets.
Interpellée par Michel Ahamed, directeur du CDTM, sur l’insalubrité dans sa commune pourtant une des plus dynamiques sur le plan touristique, l’élue de Tsingoni expliquait que malgré l’élaboration d’un calendrier de ramassage en concertation avec le SIDEVAM, « ce dernier n’est jamais respecté ».
Et quand Nitti Mohamed, chargée de la coopération territoriale à la préfecture de Mayotte s’enquiert de l’insalubrité de la commune de Chiconi auprès de son Directeur des Services, « et c’est dommage sur cette belle plage de Sohoa », ce dernier se lâche : « c’est en effet un point sombre. Nous demandons en vain au SIDEVAM 976 de ramasser les déchets dans les quartiers. La mairie ne peut pas tout assumer seule alors qu’un syndicat en a la charge ! ».
De fortes cotisations sans résultat derrière
Du côté de Kani Keli, on en espérait pas tant : « les cotisations que nous versons au SIDEVAM 976 sont énormes pour nos budgets. Or le calendrier n’est jamais respecté. Nous sommes obligés de faire travailler nos services techniques ».
Le premier à avoir émis des doutes quant à l’efficacité du syndicat fut Said Omar Oili, le président de l’association des maires, qui nous avait indiqué vouloir sortir sa commune de Dzaoudzi Labattoir du SIDEVAM pour la collecte : « je payais 755.000 euros par an à l’ancien syndicat de ramassage de Petite Terre, la somme a grimpé à 1,1 million d’euros avec le SIDEVAM pour un travail qui est mal fait ! ».
C’est d’ailleurs la décision qui couve chez certains autres maires : « nous sommes plusieurs communes à vouloir sortir de la collecte du SIDEVAM », indiquait le représentant de Kani Keli.
Surtout que c’est la population qui finance, « une participation qui a évolué de 50 à 80 euros par habitant », expliquait alors Saïd Omar Oili.
Certaines jeunes, comme « Les enfants du lagon » à Chiconi organisent des actions individuelles, d’autres à Sada, nettoient régulièrement les plages. « Les problèmes avec le syndicat de collecte ne doivent en effet pas vous empêcher de faire votre travail de propreté au niveau des sites touristiques », remarquait Sidi Fardi, responsable du développement local au CDTM.
De son côté, Nitti Mohamed annonçait 8 déchetteries pour les encombrants des particuliers et professionnels « d’ici 2020 ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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