L’annonce d’une date pour un point d’étape de la mise en place de l’indexation des salaires n’a pas satisfait les syndicats des trois fonctions publiques. Ils comptent interpeller la ministre des Outre-mer ce jeudi.
Les syndicalistes ont été cueillis en plein élan, mais pas complètement refroidis, ce matin avec l’annonce d’un rendez-vous ministériel, un des deux points de revendication. Une « réunion d’évaluation à mi-parcours » est en effet proposée au ministère de la Fonction publique le 29 septembre.
Mais l’intersyndicale campait encore sur ses positions avant d’arriver à 11h en préfecture : « d’une part, cette date a été transmise à la presse, nous n’avons rien reçu. D’autre part, elle est trop lointaine. Or on sait que certains ministères savent faire vite quand il s’agit de sauver du patrimoine mobilier »… Rivomalala Rakotondravelo, FSU-SNUipp est pour une fois sur la même longueur d’onde qu’Eric Hourcade, UNSA.
Deux syndicats d’enseignants, mais les autres fonctions publiques sont aussi dans la rue : la santé, la douane, la pénitentiaire, la police nationale… même s’il ne s’agit qu’une représentation symbolique : « les autres sont coincés dans le embouteillages, ceux qui viennent du nord ont dû contourner par Vahibé à cause du blocage de Longoni », indique un syndicaliste SNES.
D’autre part, tous les fonctionnaires ne sont pas logés à la même enseigne : « l’Education nationale est plutôt bien lotie, alors que ceux qui dépendent d’autres ministères attendent toujours le paiement de leur indemnité d’éloignement », explique Eric Hourcade.
Pas la bonne méthode
De leur côté, les Policiers du syndicat Alliance annoncent ne pas bénéficier de l’indexation, « seuls les policiers locaux la touchent. Ceux qui sont sous contrat comme nous ne reçoivent que la prime. Un jugement du tribunal administratif était en notre faveur, mais notre administration a fait appel ». Ils dénoncent aussi la même injustice pour les policiers métropolitains qui ont passé leur concours à Mayotte.
Les établissements scolaires sont diversement touchés, « 27% dans le premier degré et 12,8% dans le second degré », selon le vice-rectorat, alors que les syndicats n’ont pas d’évaluation précise.
C’est sous les éclairs que les manifestants se sont élancés depuis la place de la République vers la Préfecture, un parcours raccourci en raison du temps. Ils étaient reçus à 11 heures par le secrétaire général de la Préfecture, Bruno André. A la sortie, pas question pour eux de se contenter d’une date, « dire qu’il a fallu d’un préavis de grève pour qu’on nous fasse une proposition ! ».
C’est davantage la méthode qui est critiquée, comme nous le rapporte Thierry Wuilliez, co secrétaire du SNES : « pas de énième rencontre où il ne se passera rien. Il faut travailler sur des ateliers thématiques autour de quatre points : le taux d’indexation, le dispositif d’indemnisation, le reclassement des fonctionnaires territoriaux et le respect des engagements de l’Etat ». Ils appellent à commencer le plus tôt possible.
S’ils maintiennent la pression c’est aussi dans l’idée de rencontrer la ministre Pau-Langevin demain, « de manière spontanée, mais aussi avec un rendez-vous qui se met en place. »
L’intersyndicale doit se réunir pour décider des modalités d’action demain.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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