Une toute jeune association va proposer aux clubs et associations sportives de Mayotte de s’offrir les prestations de professionnels diplômés, à la carte, pour développer leur activité. Comme en Guyane, le système pourrait créer beaucoup d’emplois.
L’Association Sport Loisirs Animation n’a pas encore six mois et elle suscite déjà beaucoup d’espoirs. Avec elle, le sport pourrait s’imposer comme un des secteurs fortement créateurs d’emplois. Habib Ben Chadouli, le fondateur de la structure était invité ce jeudi par Seymour Morsy lors de la signature de la convention d’objectifs avec le Comité régional olympique et sportif. Pour le préfet, toujours ravi de pouvoir valoriser des expériences “po-si-ti-ves”, pas question de rater une telle occasion.
L’idée est de professionnaliser le secteur du sport en créant une plateforme qui va proposer des salariés aux clubs et aux associations en fonction de leurs besoins. « Nous voulons apporter les services qui manquent actuellement. Dans le sport, le bénévolat reste la règle mais la structuration des activités et l’amélioration des prestations passent par une professionnalisation», explique Habib Ben Chadouli.
La structure propose donc de mettre des personnes formées et brevetées à disposition de plusieurs clubs. «Un club aura peut-être besoin de 4 heures, un autre de 6 heures… On répartit l’emploi du temps au professionnel dans plusieurs clubs, car ils ne pourraient pas embaucher quelqu’un en restant seuls de leur côté», précise Habib Ben Chadouli.
Déterminer le besoin global
Les choses vont se faire de manière méthodique mais elles ne vont pas trainer. Dans un premier temps, très court, la structure va boucler un diagnostic des besoins en rencontrant les associations. L’idée est de déterminer un volume horaire global sur Mayotte des besoins, par sport et par profession. Cela peut être, encadrer des jeunes le week-end pour 4 heures hebdomadaires, assurer des cours dans une école de hand pour 3 fois 2 heures, faire des démarches administratives ou de la comptabilité… «C’est à toutes les associations de dire quels sont leurs besoins pour développer et professionnaliser leur activité».
Ensuite, viendra l’heure des choix. «On ne pourra pas satisfaire tout de suite toutes les disciplines et toutes les demandes. Mais si on détermine un besoin de beaucoup d’heures sur une discipline, on lancera très vite des appels à candidature pour des recrutements immédiats», explique Habib Ben Chadouli. Ce sont donc des diplômes et des brevets d’Etat ou des BPJEPS qui sont visés.
Quatre emplois tout de suite
Quatre personnes vont pouvoir être recrutées tout de suite grâce à l’engagement du conseil départemental et de la DIECCTE (direction du travail) pour 52.000 euros chacune et de la DJSCS* avec des dispositifs d’aide à l’emploi. L’association va ensuite s’appuyer sur un budget qui sera gonflé par la facturation aux clubs. Car ces prestations seront évidemment payantes, avec un prix qui dépendra du niveau de qualification du professionnel mobilisé.
Et comme les associations sportives ne pourront, pour la plupart d’entre elles, régler la facture, les mairies seront appelées à mettre la main à la poche.
Au final, le système repose donc sur des mairies qui subventionnent les clubs sportifs de leur commune pour créer des services, de la pratique sportive et de l’emploi, le tout amorcé par les subventions de l’Etat et du département… Le système est séduisant et Habib Ben Chadouli est persuadé de sa réussite. Il aime d’ailleurs évoquer l’exemple de la Guyane où une structure équivalente a généré pas moins d’une centaine d’emplois.
RR
Le Journal de Mayotte
*DJSCS : Direction Jeunesse et sport et cohésion sociale
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