26.9 C
Dzaoudzi
samedi 11 mai 2024
AccueilEducationLes Journées de l’Archéologie dans un presque-musée

Les Journées de l’Archéologie dans un presque-musée

S’en souviendront-ils comme d’une grande première les habitants de l’île, futurs visiteurs ? C’est possible. Car ces Journées de l’Archéologie vont se dérouler ce week-end dans un lieu spécial, celui de la préfiguration du musée de Mayotte, dans la Caserne de Petite terre qui jouxte la Légion Étrangère. Une petite première, donc.

Fragments de poterie chinoise découverts à Dembéni
Fragments de poterie chinoise découverts à Dembéni

Le site fera office de musée pendant les années de chantier que demandera la réhabilitation de la Résidence du Gouverneur, sur laquelle le ministre de la culture Frédéric Mitterrand avait jeté son dévolu.

« Cette ouverture nous permet de tester le lieu pour la future préfiguration du musée, et de former et d’informer les futurs agents à la médiation sur ces expositions. Ils viennent de commencer avec les scolaires. Car c’est malgré tout une première pour Mayotte », commente entre l’accueil de deux classes, Chloé Lesschaeve, à la Direction des affaires culturelles de la préfecture.

C’est sûr, l’exposition proposée n’est qu’un petit embryon du potentiel que nous avait dévoilé Ben Saïd Abdoul Karim et qui va s’exposer à la Caserne de Petite Terre, mais c’est un début. L’homme refuse d’ailleurs de s’engager sur une date ferme. Les vitrines et panneaux dévoilent comme l’année dernière au Comité du Tourisme, les trésors des fouilles d’Acoua et Dembéni. Et ont été enrichis.

« A qui sont ces objets ? »

Travail de terre cuite
Travail de terre cuite

« Nous exposons bien sûr les objets découverts sur la nécropole d’Antsiraka Boira, à Acoua, qui nous aident à raconter l’histoire du peuplement de Mayotte. A partir de là, nous interrogeons nos visiteurs. Pourquoi tous ces objets à côté des défunts, alors qu’à Mayotte la coutume n’est pas la même lors des enterrements ? »… Nous ne sommes plus dans les musées aux maquettes poussiéreuses de nos grands-pères, aujourd’hui, le visiteur est questionné, provoquant une interactivité qui doit l’aider à s’approprier son Histoire. En l’occurrence celle d’un peuplement malgache quasiment généralisé de l’île.

Les enfants des écoles de Boboka à Arc en ciel en passant pas les collèges n’y ont pas coupé : « à qui sont ces objets ? », interpelle Chloé Lesschaeve, « ils sont à vous, ils sont votre histoire et sont sous vitrine parce qu’ils sont précieux ».

Petits et grands sont interpellés sur la prospérité des habitants de Dembéni, « c’était très certainement un comptoir commercial au Moyen-Age, entre la côte africaine et le Moyen Orient, qui importait vraisemblablement du cristal de roche malgache. Nous avons aussi trouvé un dépotoir avec des fragments de porcelaine chinoise du 12ème siècle ».

Découverte de l’archéologie

Roukia, déjà guide dans l'âme
Roukia, déjà guide dans l’âme

Notre guide aux yeux bleus s’envole d’une vitrine à l’autre, en dévoilant les reconstitutions par des couturières d’une tenue brodée avec les perles similaires à celles trouvées à Acoua, « notre rôle à la DAC est de former les Mahorais à prendre le relai ».

C’est plutôt réussi si l’on écoute Roukia, animatrice-médiateur du Conseil départemental, envoyée dans les mairies de Petite Terre : « je suis déjà allé visiter des musées en métropole, mais ici il n’y avait rien, alors que nous avons beaucoup de choses à garder. La plus importante pour moi tient dans la transmission orale de notre patrimoine immatériel, dont ledébah », et elle prend déjà plaisir à transmettre, « surtout lorsque j’ai vu l’air ébahi et réjoui des collégiens de Labattoir 6 qui découvraient l’archéologie. »

L’inauguration de cette fête nationale de l’Archéologie, c’est ce samedi à 9heures*. Les scolaires en tout cas l’ont déjà testé. Avec des activités appropriées, puisqu’ils malaxent quelque chose qui leur semble être de la pâte à modeler, « ça sent la terre ! », avant de produire des objets en terre cuite, tandis que d’autres s’échinent à fouiller leur carré à la recherche d’un éventuel objets qui pourrait parler de son époque.

Le travail avec l’école de Tsimkoura fait d’ailleurs l’objet d’un reportage dans le mensuel national “Arkéo Junior”.

« Beaucoup d’entre eux n’ont jamais fait de sorties scolaires, et l’idée même de prendre la barge ensemble, pour ce rendre dans ce futur musée, et enfiler des perles sur un fil à la mode du Moyen-Age ou de produire des objets en terre, les plonge dans l’étonnement et leur laisse un grand sourire sur le visage », s’enthousiasme Chloé Lesschaeve, qui leur explique à tous ce qu’est le patrimoine, « ça vient de ‘père’, c’est ce que le papa transmets à son fils ».

Elle aura déjà elle aussi beaucoup transmis.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

*Cliquer pour voir le programme :programme des Journées de l'Archeologie 2015
Inauguration à 9h à la Caserne de Dzaoudzi en présence des officiels, Exposition avec projections et animations pour petits et grands les Samedi 20 et dimanche 21 à 9h, et conférence le samedi 20 juin à 15h, « L’archéologue ne cherche pas des trésors mais des connaissances ».

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139514
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139514
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139514
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139514
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139514
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139514
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...