28.9 C
Dzaoudzi
dimanche 28 avril 2024
AccueilEconomieAquaculture : l’Etat finit par retoquer Aqua-Mater de Pastorelli

Aquaculture : l’Etat finit par retoquer Aqua-Mater de Pastorelli

C’est un feuilleton à épisode. Après bien des atermoiements, et que trois préfets successifs se soient passés frileusement le témoin, le projet Aqua-Mater du sulfureux Pastorelli vient d’être retoqué. Il est prié de revenir avec des éléments solides, et surtout dans un esprit « partenarial »… L’homme d’affaires va déposer un recours. Retour sur cet insoutenable suspens.

Jean-Claude Pastorelli devant les tables d'aquaculture à Longoni
Jean-Claude Pastorelli devant les tables d’aquaculture à Longoni

Il en aura usé depuis 2011 des bancs de la salle d’attente de la préfecture de Mayotte, Jean-Claude Pastorelli. Le toujours potentiel booster de l’aquaculture mahoraise, qui avait racheté Mayotte Aquaculture à la famille Charvoz, avait de grandes ambitions d’expansion. Le dossier de Aqua-mater aura été examiné par pas moins de trois préfets, Thomas Degos, Jacques Witkowski et Seymour Morsy.

C’est donc ce dernier et son administration qui aura tranché : un certain nombre de critères « qui ne peuvent être approximatifs au regard du fort potentiel de cette filière d’avenir », ainsi que des éléments techniques reçus par les services de l’État (qui) restent, à ce jour, insuffisants ou incomplets malgré les nombreuses demandes formulées », auront fait pencher la balance vers un dessaisissement du dossier des services de l’Etat, validé par un arrêté préfectoral publié ce vendredi 19 juin 2015.

C’est un coup de tonnerre chez les poissons d’élevage dont le volume devait dépasser les 2.000 tonnes par an.

Préserver le lagon

Le type de barges que comptait exploiter Aqua-Mater ©JCPastorelli
Le type de barges que comptait exploiter Aqua-Mater ©JCPastorelli

Une demande d’autorisation d’une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) en aquaculture marine près de l’îlot Mtsangamboua avait été déposée en 2013 par la société Aqua-Mater. Son initiateur, Jean-Claude Pastorelli, au profil niçois proche de Jacques Médecin, comptait développer ce secteur prometteur à Mayotte : lancer l’écloserie de l’océan Indien, initier des ateliers de transformation du poisson, le tout exporté par un affrètement spécial par avion-cargo.

Une ambition qu’il conditionnait à l’obtention de subventions et en s’appuyant sur les fonds européens : aidé à 80%, le projet initial demandait 5 millions d’euros à l’Etat, les fonds européens prenant le relai.

Le Schéma Régional de Développement de l’Aquaculture avait déjà mis un coup de semonce en plafonnant à 1 000 tonnes par an la production de poissons d’élevage, pour préserver le lagon.

D’autre part, l’un des poissons élevés à Mayotte, l’ombrine n’est pas endémique de notre île, et, élevé en quantité, pourrait conduire au syndrome de la perche du Nil, du nom de ce poisson introduit par les Anglais dans un lac Victoria surexploité et où il a supplanté toutes les autres espèces.

« Au contentieux s’il le faut »

Tables d'aquaculture
Tables d’aquaculture

Ce secteur, déjà abondamment subventionné par l’Etat et le département, avait déjà fait les frais de gestions antérieures trouble, avec notamment une forte mortalité d’alevins chez Aquamay il y a quelques années. Les choses semblent être rentrées dans l’ordre, la préfecture y avait mis son nez.

Jean-Claude Pastorelli, lui, attendait toujours un aval des fonctionnaires de l’Etat qu’il commençait à critiquer ferme, « ils ne viennent que pour leur carrière », se plaint-il. C’est peu de dire que la nouvelle l’aura irrité : « les faits sont têtus et moi aussi ! Nous allons faire un retour gracieux contre cette décision, et nous irons au contentieux s’il le faut », indiquait-il vendredi au JDM.

L’Etat ne ferme officiellement pas la porte au Niçois, ni à l’avenir de l’aquaculture : « Au cas où la société Aqua-Mater déciderait de déposer une nouvelle demande au titre de l’ICPE, un travail partenarial devra nécessairement être entrepris en amont entre les services de l’État et le porteur. Le dossier sera instruit avec tout l’intérêt et l’attention nécessaire que requiert un tel projet en réponse aux enjeux de l’aquaculture pour le territoire. »

Un éclairage devrait être donné sur ce secteur lors de la conférence donnée par les scientifiques du CNRS ce mardi.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...