Avec la mise en place des transports en commun, le stationnement est l’autre grand chantier lié aux déplacements à Mamoudzou. La commune s’attache les services d’un spécialiste pour «mettre de l’ordre» et «pacifier la ville».
«Une politique de stationnement, c’est un travail de long terme mais sur une mandature, l’essentiel peut être réalisé». Luc Dupont, arrivé tout droit de la ville de Nantes, posait hier vendredi matin à la mairie de Mamoudzou le cadre pour mettre en place une véritable stratégie pour organiser le stationnement dans la ville-préfecture. Cet ingénieur conseil en «parking et stationnement» a été missionné par la ville qui compte profiter de son expertise. Depuis plus de 20 ans, il travaille dans la capitale de la région Pays de la Loire et revendique l’exemplarité de cette ville.
«A Nantes, la politique de déplacement est réussie car elle est efficace et partagée par la population», explique-t-il.
«Impliquer la population fait partie de nos préoccupations», lui répond Mohamed Moidjié, 2ème adjoint au maire chargé de l’aménagement du territoire, du logement et du déplacement.
Logiquement, la presse était invitée à assister au début d’une première réunion de travail sur la question. «Nous avons la volonté politique et nous voulons aller vite même si nous devons prendre en compte la contrainte budgétaire», indiquait Mohamed Moindjié.
Des stationnements trop longs
A Mamoudzou, les «zones de tensions» sont connues : front de mer, centre-ville, proximité des embarcadères… et les perspectives ne sont guère réjouissantes. En 2004, une étude montrait que la voiture particulière représentait plus de 42% des déplacements (contre 35% pour les taxis) mais avec un parc automobile en progression de 10% chaque année. Autant dire que 11 ans plus tard, nous sommes déjà au bord de l’asphyxie, d’autant 77% des déplacements concernent des trajets domicile-travail.
«Ce sont des véhicules qui arrivent très tôt, avant les autres usagers, et qui restent garés toute la journée. C’est un problème pour l’activité économique de la ville mais aussi pour les résidents ou les professionnels mobiles comme les infirmières par exemple», relève Luc Dupont. Les stationnements de très longue durée sont aussi une question.
Des options très nombreuses
Choisir la stratégie est très complexe. Cela implique de trouver des solutions pour assurer une meilleure rotation des véhicules, penser différemment nos déplacements (vélo, marche à pied, transports en commun…), créer des zones payantes et d’autres gratuites, des durées de stationnement limitées dans le temps, des parkings relai, d’autres en enclos… et favoriser l’utilisation des parkings privés qui sont très nettement sous-utilisés.
Une fois cette stratégie arrêtée, viendra le moment de choisir les matériels, des options importantes car, par exemple, un «parc en enclos» coûte entre 30.000 € et 80.000€ pour des barrières et des caisses automatiques.
«Même si la marge de progression est importante, Mamoudzou dispose de beaucoup d’atouts. L’offre de stationnement est très généreuse, la répartition équilibrée, l’attente de transport en commun est forte et surtout, la population est demandeuse d’organisation», indique Luc Dupont.
Des choix avant la fin de l’année
L’ingénieur va remettre l’ensemble de ses préconisations pour Mamoudzou dès le mois d’août. La municipalité pourra alors décider de ses orientations et le rythme auquel elle pourra concrétiser ses choix. «Nous verrons aussi par où commencer, si c’est la rue du commerce, l’ancien marché, le front de mer…» indique Mohamed Moindjié.
Il faudra enfin compter avec le temps des marchés publics. Le délai est au minimum de 9 mois entre le lancement d’une procédure et l’ouverture concrète d’un parking en enclos.
RR
Le Journal de Mayotte
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