Météo-France a fait le bilan de la saison cyclonique 2014/2015, rythmée par 11 systèmes. Les trajectoires sont toujours plus atypiques et deux cyclones tropicaux très intenses ont concerné notre grande région.
La saison cyclonique a débuté mi-novembre, avec la tempête tropicale Adjali qui s’est formée juste dans les temps. Une année sur deux, en moyenne, la première tempête tropicale est, en effet, baptisée autour du 15 novembre. Elle s’est achevée mi-avril, également à une date conforme à la normale, avec l’évacuation vers les latitudes sud du cyclone tropical Joalane.
Au total, le Sud-Ouest de l’océan Indien aura généré 6 tempêtes tropicales et 4 cyclones et même un cinquième (Kate) venu du Sud-Est mais resté très à l’est de la zone. Ils ont plutôt épargnés Mayotte car essentiellement à l’est de Madagascar. Cette fréquence est légèrement supérieure à la normale saisonnière fixée à 9 phénomènes.
C’est le mois de janvier qui aura été le plus perturbé avec simultanément et à deux reprises, une tempête tropicale et un cyclone tropical très intense. Bansi et Chedza, puis Diamondra-Eunice qui ont représenté «près de la moitié de l’activité perturbée totale et même 62 % du nombre de jours cumulés cyclones». Le phénomène du duo s’est déployé ensuite une 3e fois en avril avec Ikola-Joalane.
Chedza le meurtrier
Autre particularité de la saison : la trajectoire des phénomènes, souvent orientés vers l’est ou le sud-est. Ce fait marquant confirme «des anomalies de circulation générale persistantes», avec des phénomènes de plus en plus «expulsés vers les latitudes subtropicales», autrement dit vers le sud. Autre circulation étonnante : quasiment tous les systèmes menaçants pour les terres habitées, principalement Madagascar et les Mascareignes, sont arrivés par l’ouest.
Parmi eux, Chedza aura marqué les esprits. Après avoir impacté les terres habitées, Madagascar en l’occurrence, il a laissé derrière lui un lourd bilan humain. «Pas spécialement puissant, ce météore a fait de nombreuses victimes et occasionné de gros dégâts», note Météo France, à Madagascar où les pluies ont provoqué des inondations meurtrières, mais aussi en Afrique australe, sur le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi, qui ont d’ailleurs été les pires dans le Sud du Malawi depuis 24 ans (y faisant 176 morts).
Mayotte toujours à l’abri
Pour mémoire, un cyclone tropical très intense (CTTI) a pour caractéristiques d’avoir un vent moyen sur 10 minutes supérieur à 214 km/h au niveau du mur de l’œil, avec des rafales associées de plus de 300 km/h en mer. Depuis 1979, dans notre bassin Sud-Ouest de l’océan Indien, 21 systèmes dépressionnaires ont atteint et même dépassé ce stade critique, sans qu’une augmentation ne soit relevée. Mais attention : «Les projections climatiques suggèrent une augmentation de la proportion des cyclones tropicaux très intenses au sein de chaque saison».
Pas de raison de s’inquiéter pourtant outre mesure à Mayotte. De façon générale, le Canal du Mozambique «de part sa configuration géographique particulière avec la proximité des terres, offre peu de possibilité au développement d’un CTTI, malgré ses eaux très chaudes». Décidément, Hellen qui s’était formé au-dessus de Mayotte en une nuit «constitue vraiment une exception, tant son évolution a réellement été hors-normes», relève Météo France.
RR
Le Journal de Mayotte
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