Le président du conseil départemental Ramadani, la préfecture et le congrès des notables ont échangé leurs vœux, ce samedi 18 juillet, jour de l’Aïd-el-Fitr. On a parlé de la place des cadis, de jeunesse et de gouvernance.
L’hémicycle Younoussa Bamana n’était pas assez grand pour que s’assoie l’ensemble des grands dignitaires religieux de Mayotte, cadis, maîtres coraniques et foundis. Le congrès des notables était reçu au conseil départemental, pour un échange de vœux avec son président et ses élus ainsi qu’avec le représentant de la préfecture, comme le veut la tradition en ce jour de l’Aïd-el-Fitr.
La parité absolue dans les rangs des élus permettait, cette année, à quelques femmes d’être présentes pour cette cérémonie, à commencer par la 1ère vice-présidente Fatima Souffou.
Selon les usages, la cérémonie a commencé par les invocations «de ce ceux qui étaient là avant nous», ces grands noms qui ont marqué l’Histoire de Mayotte. Ensuite, les psalmodies, la lecture de quelques versets du coran. Le congrès des notables avait choisi des versets d’Abraham.
Pour cette 1ère cérémonie avec Soibahadine Ibrahim Ramadani à la tête du conseil départemental, le Grand cadi avait choisi de poser la question de l’exercice du pouvoir selon les traditions prophétiques : «On reconnaît un grand président à son entourage, ceux que l’assistent dans l’accomplissement de sa tâche. Quand il n’y arrive pas, ils l’aident. Quand il oublie, ils lui rappellent les choses», expliquait le Grand cadi qui souhaitait au président Ramadani d’être «un bon père pour Mayotte».
Médiation et cohésion sociale
«La religion et la République peuvent unir leur force pour la paix sociale», a fait valoir Soibahadine Ibrahim Ramadani. Reprenant les mots de l’article 7 du traité de cession de Mayotte à la France, il démontrait qu’il en fut toujours ainsi depuis 1841 : «Les discussions, disputes ou différends quelconques qui s’élèveraient entre les français et les anciens habitants de Mayotte seront jugés par des hommes sages et éclairés», indique le texte.
«C’est précisément le rôle auquel je souhaite vous voir vous atteler dans notre territoire rongé par les conflits de toutes natures».
La délibération du 2 juillet dernier sur la médiation et la cohésion sociale va dans ce sens.
Réconciliation
Alors que les «nombreux bouleversements» liés à la mondialisation font perdre leurs repères aux jeunes, «une des réponses repose sur la capacité des anciens à transmettre les valeurs», soulignait le président : «entraide, respect mutuel, et une résolution des conflits par la réconciliation et non par l’affrontement.»
«L’islam à Mayotte, l’islam de Mayotte est consubstantiel de la culture mahoraise», concluait-il avant de laisser la parole au secrétaire général de la préfecture de Mayotte.
A son tour, il souhaitait que chacun soit inspiré dans ses choix et ses démarches, et se faisait l’écho de la visite de Manuel Valls, le premier ministre qui s’était rendu dans une mosquée : «tous ensemble que nous fassions grandir Mayotte au sein de la République française», souhaitait-il.
Et concernant la jeunesse, même si Mayotte 2025 devrait apporter des réponses, lui aussi faisait valoir «qu’en tant qu’adulte, nous avons le devoir de montrer le chemin». A chacun ses mots pour une volonté commune.
RR
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