La femme de 52 ans transférée dans un état critique à la Réunion, mercredi, a été plongée artificiellement dans le coma. La décision a été prise par les médecins du service des grands brûlés du CHU de Saint-Denis. La quinquagénaire a été retrouvée grièvement brûlée mardi soir, vers 22 heures dans la rue, à proximité du Quai Ballou à Dzaoudzi où elle vit en couple avec un policier de la PAF (police aux frontières).
Selon ses proches, elle aurait été agressée par un inconnu qui lui a mis le feu après l’avoir aspergée d’essence alors qu’elle promenait son chien. Ils affirment que l’individu serait toujours en fuite. Le mari de la victime, comme ses collègues du syndicat Unsa-Police, estime qu’il s’agit d’un acte de représailles. «Plusieurs menaces de mort à l’encontre de la famille du policier» auraient été proférées auparavant, indique l’Unsa-Police, qui affirme que «l’auteur a mis sa menace à exécution».
Dans un communiqué cité par l’AFP, le syndicat «dénonce une absence de prise en compte des plaintes répétées de cette famille par les autorités territorialement compétentes».
Depuis le début de l’enquête, le parquet de Mayotte se montre beaucoup plus prudent. L’hypothèse de l’agression est effectivement étudiée par les gendarmes de la section de recherches qui sont en charge du dossier. Car effectivement, la victime aurait déposé «de nombreuses plaintes», selon des sources proches de l’enquête, «comme le font les personnes que l’on qualifie de procédurières». Ces plaintes «répétées» n’auraient-elles pas été prises au sérieux ? L’enquête devra l’établir.
Quoi qu’il en soit, l’hypothèse d’un geste désespéré n’est pas encore exclue. Ces mêmes sources parlent d’une victime atteinte d’une grave maladie et peut-être psychologiquement fragile. Les gendarmes s’interrogent également sur un certain nombre d’éléments semblant pour l’heure contradictoires.
D’où l’importance de l’appel à témoins lancé pour retrouver l’homme qui a secouru la victime sous les yeux d’un riverain. L’individu ne s’est toujours pas présenté pour apporter son témoignage. La raison de son silence serait très éloignée des ressorts de l’affaire. S’il était bien présent Quai Ballou où il a sauvé la victime en éteignant les flammes avant de disparaître, il y était en charmante compagnie… Une discrétion qu’il souhaiterait peut-être conserver.
RR, Le Journal de Mayotte
avec le JIR
Comments are closed.