L’association Ouvoimoja wa Momojou (Ensemble pour Mamoudzou) organisait la 2e édition des Hichima pour célébrer des citoyens engagés, vivants ou disparus, qui contribuent au rayonnement de Mamoudzou-ville. Ce sont 25 personnalités qui ont été honorées pour leurs actions.
Les belles initiatives sont toujours à souligner. Les actions de l’association Ouvoimoja wa Momojou le sont d’autant plus qu’elles s’inscrivent dans la durée. Le collectif organisait ce week-end sa 2e cérémonie des Hichima. Comme l’an dernier, l’objectif étair de mettre en valeur tous ceux qui s’engagent, à leur niveau, au «bien vivre ensemble» dans le centre de Mamoudzou.
Après un premier essai concluant l’an dernier, cette 2e édition montait en puissance avec 25 personnalités récompensées, contre 15 en 2014. Ces citoyens dont les engagements au quotidien ne les destinaient pas forcément à se retrouver sous les feux des projecteurs, étaient répartis en 5 catégories, mêlant des parcours et des actions très divers.
Six lauréats sont issus du monde de l’entreprise. «Nous souhaitions valoriser des jeunes et des moins jeunes, dans des activités très différentes», explique Aress Saïd Ali, d’Ouvoimoja wa Momojou. Pour les entreprises, le critère de choix était surtout le dynamisme et l’implication dans la vie sociale, pour montrer celles qui prennent beaucoup de jeunes, qui soutiennent des associations ou qui sont présentent au quotidien auprès des habitants.»
Honorer la mémoire de ceux qui sont partis
Parmi les primés, on trouve ainsi une école de conduite qui propose des petits prix lors de l’opération «Un permis pour l’emploi», un cabinet infirmier dont les actions font l’unanimité auprès des mamans ou encore un cabinet de topographie qui, par son action, fait rayonner une activité économique installée au centre de Mamoudzou.
L’éducation tient une place importante au sein de cette cérémonie. Ce sont d’abord ceux qui enseignent qui sont valorisés. Dans l’«éducation religieuse et populaire», trois foundis ont été honorés. «Ils ont marqué l’Histoire de Mamoudzou. A leur époque, on envoyait les enfants chez le foundi, ils restaient chez lui, ils étaient logés, nourris, c’est lui qui apportait l’éducation». Parmi ces foundis, un seul est encore vivant aujourd’hui. Ouvoimoja souhaite en effet honorer la mémoire des disparus. «L’histoire d’une ville ou d’un pays est aussi faite des actions de ceux qui sont passés. Quand on hérite des belles choses, c’est bien d’être reconnaissant pour ceux qui nous les ont léguées.»
La culture au cœur de la soirée
Concernant «l’éducation scolaire et républicaine», ce sont trois enseignants qui sont montés sur scène. «Ils ont gardé les méthodes des anciens. Autrefois, les enseignants s’occupaient des enfants après l’école, pour les aider à faire les devoirs. Il y avait un suivi, c’est pour cette raison que beaucoup à cette époque ont réussi ensuite un parcours personnel», relève Aress Saïd Ali.
Cette année, une seule jeune diplômée a été récompensée. Titulaire d’un Master 2 en psychologie, Quinanata Quatadata est rentrée à Mamoudzou à la fin de son parcours universitaire. «C’est la catégorie pour laquelle nous avons le plus de mal à trouver des prétendants. Car les jeunes restent en métropole à la fin de leurs études et ne reviennent que rarement s’installer à Mamoudzou.»
Des artistes ont également été honorés pour avoir perpétué ou modernisé les musiques traditionnelles mahoraises.
Educateurs et sportifs engagés
Les acteurs engagés de Mamoudzou se trouvent aussi dans le monde du sport. Fondateurs d’équipes, de clubs et éducateurs, dont certains sont revenus avec une médaille des derniers Jeux des Îles, «ce sont des modèles pour les jeunes générations». C’est dans cet esprit qu’un Prix spécial a été attribué à Hassan Attoumani «Bacar Vouwa», l’éducateur décédé lors du dernier tournoi de ramadan. «Ses enfants sont venus récupérer le prix, dont sa fille, elle-même médaillée de bronze aux Jeux.»
Ultime Prix spécial : l’équipe de basket-ball du TCO, pour l’exemple dont le parcours sportif fait rayonner le nom de Mamoudzou.
Aucun bachelier n’a été récompensé lors de la cérémonie. Ouvoimoja a mis en place un autre dispositif, «1, 2, 3, alphabet», qui permet à une trentaine de lycéens de terminale d’être accompagnés tout au long de l’année. 24 d’entre eux ont été reçus au bac et ont déjà eu l’occasion de fêter leur diplôme.
«On considère que le bac, c’est le début, la clé pour commencer dans la vie. En revanche, on les a invités à venir assister à la soirée pour qu’ils rencontrent ceux qui peuvent leur servir de modèle».
L’association a déjà pris date pour l’an prochain avec une cérémonie qui est appelée à devenir un rendez-vous récurrent de chaque rentrée.
RR
Le Journal de Mayotte
*La liste complète des lauréats 2015 :
Entreprises :
-Les frères Abdallah et Anli Ben Subra, «école de conduite Subra»
-El Anrif Abdallah, «brochetterie Mangrove»
-Youssouf Saïd, «Flux indus SARL»
-Zoubaïd Ibrahim, cabinet de soin infirmier «Unono»
-Hamidani Magoma, agence de topographie «Tema»
-Ibrahim Mhadji, menuiserie de Mgombani
Enseignement religieux et populaire :
-Foundi Tani Ali Kair
-Foundi Radjabou Himidi
-Foundi Halidi Mchindra
Enseignement laïque et républicain :
-Fatima Mboidoi
-Nouriati Boura
-Youssouf Ben Ali
Jeune diplômée : Quinanata Quatadata
Artistes :
-Jean-Raymond Cudza
-Patrick Prat
-Timmy’s
-Ali Abdou «Papa Joe»
Sportifs :
-Mohamed Mogne
-Saïd Mchindra
-Ali Hassan
-Hounaïssi Abdou
-Hakim Ali Abdou
Prix spécial : Hassan Attoumani «Bacar Vouwa»
Prix spécial : l’équipe du TCO Basket
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