Depuis la disparition de la ligue d’athlétisme, les clubs mahorais sont placés directement sous l’autorité de la fédération française. Comme beaucoup, Ali Soultoini rêve d’une renaissance d’une instance locale. Les conditions ne sont pas encore là mais il veut lancer une dynamique.
Forts de leurs 7 médailles aux Jeux des Îles, les athlètes tentent de mobiliser pour recréer une ligue d’athlétisme à Mayotte. Ils viennent de créer une page Facebook avec l’idée de créer un élan et de fédérer des énergies. «Ca fait 4 ans qu’il n’y a plus de ligue. On en parle tout le temps mais rien ne se passe. Cette page n’a rien d’officiel. On veut juste rassembler ceux qui veulent que les choses bougent et que les conditions soient réunies pour que la fédé permette à Mayotte d’avoir à nouveau un ligue localement», explique Ali Soultoini.
Car si toutes les énergies sont bonnes à prendre, ce sont en effet des conditions claires et très précises qu’attend la fédération française d’athlétisme… la même fédération qui avait décidé de dissoudre l’instance mahoraise début 2011.
A l’époque, la fédération est exaspérée par ce qui se passe à Mayotte. Non seulement le nombre de licenciés régresse mais la ligue mahoraise agit comme bon lui semble, bien loin des recommandations et des règles nationales. La gestion financière catastrophique avec une ligue criblée de dettes précipite la chute.
Atteindre les 300 licenciés
Quatre ans après, l’athlétisme, malgré ses 7 médailles aux JIOI, est un champ de ruines à Mayotte. Depuis 2011, les clubs doivent s’affilier directement à la fédération française et ils ne sont plus que trois, Labattoir, Bandrélé et à Mamoudzou (RCM) à l’avoir fait cette saison. Logiquement, le nombre de licenciés touche le fond, probablement éloigné d’une petite centaine. Il faut dire aussi que le manque d’équipement et en particulier les retards considérables des travaux du stade de Cavani ne permettent pas vraiment de mobiliser.
Il n’existe pas de textes précis qui conditionnent à un nombre de clubs précis l’agrément d’une ligue régionale par la fédération. En revanche, la FFA a posé un impératif à Mayotte : que notre département dispose d’au moins 300 licenciés dans la discipline.
La nécessité d’une ligue
Avec cette base, une véritable dynamique pourrait s’enclencher car l’apport d’une ligue dans l’organisation et le développement d’un sport est déterminant localement. C’est la ligue qui organise les formations des cadres, entraîneurs et dirigeants. C’est encore une ligue qui peut organiser des championnats et appuyer les clubs dans l’organisation de compétitions locales dont les résultats sont reconnus au niveau national. C’est enfin une ligue qui peut impulser les choix de politique sportive décidé nationalement à destination des jeunes, des femmes… et en fixant des objectifs dans les différentes disciplines.
«Pour la fédé, il est évident que les choses doivent venir de Mayotte. Avec cette page Facebook, on veut déjà montrer qu’il se passe des choses sur le terrain et qu’on commence à travailler pour l’athlétisme sans attendre encore 4 ans», conclut Ali Soultoini. Il sait que le chemin est encore long. Mais il sait aussi que la fédération garde un œil sur ce lointain département atypique dont elle aimerait qu’il se «normalise».
RR
Le Journal de Mayotte
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