Peut-être du changement pour ceux qui s’apprêtent à faire leur rentrée pour repasser le bac après un échec. Ils pourraient conserver, s’ils le souhaitent, les notes supérieures à 10 obtenus à la session précédente. La mesure doit être publiée au Journal officiel dans les jours qui viennent.
Ils ont environ 85.600 lycéens concernés à l’échelle nationale et près de 800 à Mayotte : recalés au bac 2015 et redoublants dans les filières générale et technologique, ils devraient désormais pouvoir conserver leurs notes égales ou supérieures à 10/20 lorsqu’ils se présenteront à nouveau à l’examen.
Le projet de décret a été adopté alors que les épreuves n’étaient pas encore achevées, le 2 juillet dernier, par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Cette instance consultative de l’Education nationale a décidé d’ouvrir ce nouveau droit aux candidats. Il propose également de garantir aux lycéens en échec de retrouver une place dans leur établissement.
Le décret et la circulaire d’application devraient être publiés au Journal officiel incessamment. Si le droit au «redoublement au sein de l’établissement d’origine» ne serait ouvert qu’à la rentrée 2016, celui de conserver certaines notes serait applicable aux candidats qui ont échoué à la session 2015, comme c’est déjà le cas dans les filières pro.
L’équipe éducative au cœur du dispositif
Le dispositif permettrait aux élèves de garder pendant cinq ans le bénéfice de ces notes supérieures à 10 dans certaines matières.
Les partisans de la réforme parlent d’une sortie de la logique de l’examen-sanction tandis que les opposants dénoncent un examen bradé, des arguments finalement assez traditionnels des deux côtés.
Concrètement, conserver ses notes ne serait pas automatique, les élèves devront en faire la demande. Ils pourront ainsi avoir le choix de garder la totalité des notes supérieures ou égales à 10, ou d’essayer de faire mieux dans les matières où ils se sentent le plus à l’aise. L’équipe éducative pourrait être au cœur du dispositif avec une concertation obligatoire pour les élèves concernés.
Reste à savoir ce que feront les élèves sur les temps d’enseignement des matières qu’ils n’auront pas à repasser au bac. Dispenses de cours ou continuité des apprentissages pour maintenir l’élève au niveau, la question n’est pas encore tranchée mais le ministère semble s’orienter vers une obligation d’assister à toutes les matières même celles que le candidat ne représenterait pas.
Une idée ancienne qui a ses opposants
L’idée d’une telle mesure n’est pas nouvelle. En 1992 déjà, Jack Lang, alors ministre de l’Education nationale, avait déjà tenté de faire adopter la conservation des notes en cas de redoublement au bac, avant de reculer devant l’opposition entre autres du SNES-FSU, qui dénonce toujours la mesure.
Ces deux dispositifs entrent dans le plan de lutte contre le décrochage scolaire annoncé en novembre 2014 par la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Elles interviennent alors qu’un rapport parlementaire sur «les liens entre le lycée et l’enseignement supérieur», rendu public le 8 juillet, préconise de réduire le nombre d’épreuves finales du bac, avec «un nombre limité de matières fondamentales» pour l’examen et un contrôle continu sur les options.
Pour mémoire, à Mayotte lors de la session 2015, le taux de réussite au bac général est de 69,3% (958 admis et 425 recalés). Il est de 68,4% au bac techno (801 admis et 370 recalés) et de 74,5% au bac pro (74,5% d’admis et 225 recalés).
RR
Le Journal de Mayotte
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