30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangePréavis de grève à l’hôpital

Préavis de grève à l’hôpital

L’agression de deux agents hospitaliers mobilise le personnel du Centre hospitalier de Mayotte. Une sensibilisation est souhaitée autour de la pratique des autopsies qui provoquent des tensions récurrentes dans la population.

Une partie de l'Intersyndicale réunie ce mercredi
Une partie de l’Intersyndicale réunie ce mercredi

Après s’être concertée, l’intersyndicale des personnels hospitaliers a voté en faveur du dépôt d’un préavis de grève pour mardi prochain, respectant ainsi les 5 jours francs. Décidés à dénoncer l’agression des deux agents ce mardi, l’un personnel bio-médical et l’autre de l’équipe technique, ils souhaitent aussi sensibiliser : «Nous souhaitons que lors d’une demande d’autopsie, les abords du CHM soient sécurisés par la présence de la police nationale, et que seule la famille proche soit admise à l’intérieur du bâtiment», déclare Ali Bangou Attoumani, délégué Force Ouvrière, qui s’était exprimé dans nos colonnes sur la gravité des blessures infligées.

Ce n’est en effet pas la première fois que la population de l’île, habituée à enterrer rapidement ses morts, fait montre d’hostilité lorsqu’elle ne peut pratiquer les rites habituels. La police est d’ailleurs fréquemment sollicitée. C’est un vrai débat de société qui doit s’engager, avec religieux et représentant de la justice. «C’est une méconnaissance de notre religion qui autorise pourtant à ne pas pratiquer les ablutions lorsque le corps est abîmé», confie un soignant.

Mosquée et prières

Le personnel hospitalier manifeste contre une agression gratuite
Débrayage du personnel hospitalier ce mercredi

Le défunt, un jeune connu des services de police et de la prison de Majicavo, dont le corps a été remis à la famille hier au soir, n’aurait en outre pas bénéficié d’une prière à la mosquée dont il dépendait, celle de Mandzarsoua. Ce qui n’est pas anormal pour El Mamouni Mohamed Nassur, le porte-parole du Grand cadi interviewé par Mayotte 1ère : «La prière ne se fait pas obligatoirement à la mosquée, elle peut avoir lieu au cimetière». Il légitimait la pratique d’une autopsie, «autorisée par notre religion.»

Autant de points à clarifier pour apaiser les tensions lorsque la situation se reproduira.

C’est aussi l’avis de François Maury, le tout nouveau directeur général de l’Agence régionale de Santé océan Indien. S’il laisse la primauté de la réaction au directeur du Centre hospitalier, il faisait part ce mercredi matin de son indignation à la suite de cette agression, «un comportement inacceptable», tout en avançant la nécessité d’une médiation, «pour accompagner les familles».

Agression à Mramadoudou

Ousseni Balahache dit son incompréhension
Ousseni Balahache dit son incompréhension

Une enquête est en cours pour déterminer si le jeune s’était effectivement rendu au CHM auparavant comme l’affirment ses proches, ce qui aurait pu alimenter leur colère. «Une première recherche au sein de l’hôpital s’est avérée négative», rapportait un délégué syndical ce mercredi matin.

En tout état de cause, le personnel soignant travaille à flux tendu et compte dénoncer ces agressions, «qui pouvaient se produire aux abords de l’établissement mais jamais encore à l’intérieur», note Ousseni Balahachi, délégué CFDT, incrédule, «nous faire agresser, nous qui accueillons tous les gens dans le besoin ! Ces jeunes doivent prendre conscience qu’un jour ou l’autre, ils auront besoin de nous».

Il dénonce par ailleurs d’autres agressions, sur d’autres centres de soins : «Pas plus tard qu’hier mardi, un jeune, manifestement sous l’emprise de la drogue, a cassé la voiture d’un collègue au dispensaire de Mramadoudou», au sud-ouest de l’île, «heureusement la gendarmerie est intervenue pour sécuriser les lieux».

Un malaise que les personnels hospitaliers, soignants et administratifs, du CHM, de Petite et Grande Terre et des dispensaires, vont porter sur la place publique ce mardi 8 septembre, «de 7 heures à 14 heures. Un service minimum sera bien entendu assuré», annoncent les syndicats.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139517
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139517
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139517
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139517
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139517
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139517
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...