C’est un vague à l’âme général qui gagne les 14 policiers municipaux de Koungou. Victimes la semaine dernière de jets de pierres, comme leurs collègues des forces de l’ordre, ils ne se sentent pas écoutés. Un service que le maire souhaite réorganiser vers davantage de compétence.
Les policiers municipaux de Koungou ont décidé d’exercer leur droit de retrait ce lundi matin. Caillassés à plusieurs reprises, à Majicavo Lamir début 2015, ou fin 2014 lors des affrontements entre jeunes de Majicavo Dubaï et Kawéni, et la semaine dernière lors d’un contrôle de papier qui a dégénéré… «Nous avons été pris à partie par des jeunes, et notre véhicule a pris un pavé dans la vitre arrière», explique l’un d’entre eux, qui déplore de ne pas avoir d’écoute du côté des élus.
Dans un courrier envoyé au maire de Koungou, ils demandent une rencontre avec l’ensemble des élus, qui n’a pas pu se tenir ce week-end, « elle doit avoir lieu sur les heures de bureau », soutient l’un d’entre eux.
Un mouvement que ne comprend pas le premier magistrat de la commune, Assani Saindou Bamcolo : « Nous avons demandé des rapports sur leurs agressions, que nous attendons encore. » Il indique s’atteler à la tâche d’une réorganisation de ce service : « seulement deux sur quatorze sont capables de dresser un Procès verbal, certains ne savent ni lire, ni écrire. Ce sont des anciens gardes champêtres, qui ont obtenu leur assermentation par Validation des acquis professionnels, mais que nous devons accompagner vers une meilleure compétence. » Le maire s’interroge par ailleurs sur la légalité de ce droit de retrait.
Indispensable quand on sait que leur assermentation leur confère un rôle d’auxiliaires de police judiciaire, c’est à dire qu’ils sont amenés à verbaliser les usagers de la route et dresser certaines infractions. Tout en étant eux-mêmes irréprochables.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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