Les ménages Mahorais ont davantage recours au crédit pour leur consommation. Mais ils placent davantage aussi. Satisfaisant pour les banques qui collectent ainsi de l’épargne.
Des chefs d’entreprise pessimistes malgré un contexte économique et financier qui s’améliore, c’est ce qu’on retiendra du dernier bulletin de l’IEDOM (Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer) sur le premier semestre 2015.
L’Indicateur du climat des affaires est même en dessous de sa moyenne de longue période sur le début de l’année. Pourtant, le déséquilibre entre les crédits octroyés par les banques et les ressources dont elles disposent en dépôt, se réduit, avec une couverture qui s’améliore de 3,7 points sur le semestre.
Non pas que les banques prêtent moins, leur contribution sur cette activité est en hausse de 6,7% sur un an, pour un volume de 889,5 millions d’euros au 30 juin 2015. Mais parce que l’épargne collectée a cru de 17,6% sur un an, surtout de court terme avec 20,7% de dépôts à vue en plus. Ce nouveau record, si l’on en croit l’IEDOM, concerne à la fois les ménages et les entreprises. Et sur un an, l’épargne à long terme s’accroît de 8,3 %.
Les Mahorais font davantage de placements
Une épargne des ménages en hausse, en lien avec l’accroissement des ouvertures des dépôts à vue (+10,2%), les comptes bancaires indispensables à l’obtention de certains avantages comme les allocations sociales. Mais aussi parce que les Mahorais placent davantage leurs économies : en témoigne l’attrait du livret A, dont le taux de rémunération n’avaient pas encore subi une coupe franche, le portant à 0,75% au 1er août…
Les crédits aux entreprises sont également bien orientés. Comprendre qu’ils croissent de 6,7% sur un an, enfin ceux qui sont destinés à l’équipement c’est à dire les biens et les matériels utilisés vers les entreprises. Car les crédits habituellement destinés à l’exploitation, c’est à dire aux stocks, aux travaux en cours ou aux créances sur clients, reculent fortement, de 24%, comme les autres types de crédit.
Il est des indicateurs encourageant pour une banque, moins pour le particulier : c’est le cas des crédits accordés aux ménages. « Constituant un des moteurs de la consommation mahoraise, les crédits aux ménages connaissent une forte croissance au cours des douze derniers mois (+11,2 %, soit +29,9 millions d’euros) », indique l’IEDOM.
Ils sont pour moitié destinés à l’habitat, avec une hausse de 16% sur un an. Mais ce sont les crédits à la consommation qui connaissent la hausse la plus spectaculaire, « atteignant ainsi leur plus haut niveau historique dans le département. Mais cette évolution s’accompagne d’une forte augmentation des comptes en banque débiteurs, +26% sur un an, c’est à dire de comptes à découvert.
L’évolution des crédits aux collectivités locales est difficilement interprétable du fait d’un changement dans leur mode d’enregistrement. « Toutefois, entre décembre 2014 et juin 2015, ces crédits augmentent de 1,7 million d’euros », essentiellement en investissements.
Une évolution positive des crédits donc, et dans un contexte porteur, puisque les créances douteuses, du fait de débiteur non solvables, reculent de 4,7% sur l’année.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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