La place de la République de Mamoudzou accueillait ce samedi matin les 3es rencontres de la sécurité. Métiers, formations, informations, armes ou simulations… le succès était à nouveau au rendez-vous.
Un chien des services cynophiles de la gendarmerie se précipite sur une valise après avoir marqué de ses griffes une zone d’un véhicule. Il vient de trouver des produits stupéfiants et un stock anormal de billets de banque. C’était une des nombreuses démonstrations des 3es rencontres de la sécurité sur la Place de la République à Mamoudzou ce samedi matin. Avant le chien gendarme, ce sont les policiers qui ont procédé à une interpellation fictive.
Ces rencontres sont voulues par le ministère de l’Intérieur qui a métamorphosé les rencontres de la sécurité routière pour y intégrer tous les acteurs qui contribuent d’une façon ou d’une autre à la sécurité. Des pompiers (SDIS) au BSMA en passant par la brigade nature, chaque institution présentait ses métiers et ses actions.
«On trouve aussi un volet recrutement. En montrant la réalité de leur profession, ces professionnels se présentent dans un autre cadre pour établir le dialogue, et peut-être susciter des vocations», explique Florance Ghilbert-Bezard, la directrice de cabinet du préfet.
La gendarmerie forme des Mahorais
Cette préoccupation du recrutement, on la trouvait par exemple sur le stand de la gendarmerie nationale. Certes, le véhicule blindé CBRG focalisait l’attention avec, des plus petits aux plus grands, l’envie de monter à l’intérieur ou de grimper dessus. Mais juste à côté, les demandes de renseignements sur les carrières étaient nombreuses. «La section recrutement présente tous les types de gendarmes, adjoints-volontaires, sous-officiers, officiers sous contrat, les corps spécialisés et les métiers civils de la gendarmerie», explique le Commandant Larroque.
Et les recrutements s’effectuent tout le temps. Ainsi, dans les jours qui viennent, un formateur va venir de l’école de gendarmerie depuis la métropole pour participer à la toute première classe de gendarmes adjoints-volontaires formés à Mayotte. Après leurs 9 semaines de formations, ces recrues mahoraises viendront grossir les rangs des gendarmes locaux qui exerceront sur leur terre natale.
Les armes superstars
«Je suis très fière de ce qui est montré ici, d’autant que cette opération a été montée en 10 jours. Je tenais aussi à ce que la Croix-Rouge, l’ONEMA ou les douanes soient présents. Ce sont des acteurs que l’on met souvent moins en avant et qui sont pourtant très importants pour notre sécurité», soulignait Florence Ghilbert-Bezard.
Comme l’an dernier, les douanes présentaient par exemple des produits contrefaits importés à Mayotte… rien de tel qu’un des ustensiles de cuisine qui ne répondent pas aux normes de qualité françaises et qui peuvent faire courir des risques pour la santé pour faire comprendre l’enjeu.
Mais le plus stand le plus prisé de ces rencontres était celui de la police qui présentait les armes de services à sa disposition. «Nous avons le flash-ball, le lanceur de balles de défense, le pistolet-mitrailleur (PM), le cougar (lance-grenades) et le fusil à pompe. C’est vrai que beaucoup de personnes sont attirées par les armes. Les montrer, ça permet de les démystifier et de rappeler que ce n’est pas un jouet. Il s’agit d’objets dangereux, qui sont pour nous un élément professionnel utilisé par des gens du métier», explique Jean-Louis Samyde, major de police et responsable de la cellule formation à la PAF.
La falsification d’identité, une véritable industrie
Juste à côté, la Police de l’air et aux frontières présentait également le nouveau CRA (centre de rétention administrative) et revenait sur les nombreuses techniques qui lui permettent de déjouer les fraudes à l’identité. Ces derniers mois, comme vous le racontait récemment le JDM, ces délits sont véritablement devenus une industrie et les interpellations par la PAF à l’aéroport de Pamandzi sont quasiment quotidiennes.
Les contrevenants tentent souvent de prendre un billet grâce au look-like, qui consiste à se faire passer pour un autre en espérant que les différences entre la photo du document d’identité et le véritable visage de la personne n’est pas trop important. Mais les falsifications de documents sont aussi légion.
Des réseaux démantelés
Ainsi, une vision aux ultra-violets d’un passeport ou d’une carte d’identité (CNI) permet, à un spécialiste, de repérer les différents types de contrefaçons. «Une CNI dispose de 40 points de sécurité» explique Sébastien Walle, technicien de détection et analyste en fraude documentaire à la PAF.
«Nous avons récemment démantelé un petit réseau de fourniture de faux documents sur Petite terre et on sait qu’il y a une ‘petite usine’ qui fournit en fausses pièces françaises depuis l’étranger», ajoute Jean-Louis Samyde.
«Nous sommes ici pour fêter la sécurité, c’est l’affaire de tous !» répétait le préfet alors que, une fois de plus, la semaine n’a pas été calme, loin de là. Les nombreux services présents donnaient tout de même à voir que c’est, tout de même, l’affaire de l’Etat.
RR
Le Journal de Mayotte
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