Le Medef se dit ouvert au dialogue social, mais sans “menace de la rue”, et en appelle à des financements de l’Etat pour toute avancée qui contraindrait des entreprises fragilisées.
En ce jour de commission consultative du travail ce mardi 13 octobre, Thierry Galarme, président du Medef, réitère sa demande d’application partielle du code du travail. Une position officielle qui ne veut pas s’opposer aux syndicats, en particulier à la CGT Ma qui mène la revendication de son application totale.
Le mouvement patronal se dit favorable à la transposition immédiates de 5 dispositions : le droit syndical, la rupture conventionnelle du contrat de travail, la législation sur l’intérim, “maintes fois réclamée par notre mouvement”, les tickets restaurant, l’AGS (Assurance Garantie des Salaires) au profit des salariés, “historiquement créée par le patronat, une urgence pour les salariés de Mayotte.”
Exonération de charges sociales une nouvelle fois demandée
Mais il rappelle aussi la fragilité des entreprises de Mayotte, “par les séquelles de la grève de 2011 et la faiblesse de la commande publique”. Le patron des patrons en appelle donc aux aides financières de l’Etat, en demandant “qu’à compter du 1er Janvier 2016 et pour une durée de cinq années soit appliquée aux entreprises de Mayotte : l’exonération totale de charges sociales et impôts habituellement appliquée aux entreprises.” Une mesure qu’il évalue à moins de 100 millions d’euros par an, “qui pourrait avoir une impulsuion budgétaire positive de 3% sur le PIB mahorais”. Pour peu que l’exonération d’impôts soit réinvestie dans l’économie.
Thierry Galarme réclame également “la création d’un fonds d’aide destiné à allouer des subventions aux entreprises qui forment leurs salariés, accueillent des stagiaires et apprentis … pour suppléer aux carences en la matière.”
Mais le ton monte, au regard des menaces de conflits sociaux brandies par les syndicats depuis quelques semaines: le Medef veut bien être ouvert au dialogue social, mais pas “sous la menace de la rue”, et “sous la pression de manifestations aux quelles se greffent des délinquants extérieurs aux manifestants et étrangers à leurs revendications.” IL en profite pour souligner l’implication de la Police à Tsoundzou, rajoutant “et nous souhaitons qu’il en soit désormais toujours ainsi”, comme un rappel des évènements de 2011 où des barrages et caillassages de véhicules se faisaient sous les yeux de forces de l’ordre inactives.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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