L’arrivée d’un nouvel avion dans la flotte de la compagnie aérienne comorienne signe une nouvelle époque dans ses relations avec les autorités de l’Union des Comores. La société poursuit son développement et tisse son réseau dans la région, 7 ans après sa création.
Nous avions laissé Inter Îles Air en pleine crise de nerf avec le gouvernement comorien au mois de juillet. Interdiction de vol d’un côté, menaces de déménagement en Tanzanie de l’autre, on était au bord du point de rupture. Et nous voici 3 mois plus tard en pleine lune de miel. «Nous avons tellement fait la paix qu’on leur a acheté leur avion !» s’enthousiasme Hakime Ali Saïd, le responsable de la communication de la compagnie aérienne.
Le climat a changé du tout au tout et, en effet, l’appareil célébré ce matin par les pompiers de l’aéroport de Mayotte, a bien été acheté par Int’Air Îles non à son constructeur tchèque mais au gouvernement comorien. Depuis 2 ans, il était la propriété des Comores qui voulaient créer une compagnie nationale en se portant acquéreur de 2 avions Let. Mais une fois ces appareils achetés, les Comores se sont rendu comptes qu’elles n’avaient pas le savoir-faire pour mettre sur pied une telle entreprise. L’avion attendait donc en Europe. Et c’est finalement Inter Îles qui l’a acquis.
Cinq avions dans la flotte
«Nous avons prouvé ce que nous savons faire depuis la création d’Inter Îles Air il y a 7 ans. Nous avons démarré avec un monomoteur de 7 places et maintenant, avec ce nouvel appareil, nous en sommes à 5 avions», explique Seffoudine Inzoudine, le président de la compagnie.
Ce nouvel appareil va renforcer les dessertes classiques de la compagnie comorienne, d’abord sur le marché «domestique», selon les termes d’Int’Air Îles, comprendre entre les 4 îles de l’archipel. Il assurera également les liaisons avec Majunga et Dar-Es-Salaam au départ de Moroni.
Mais les liens renouvelés avec le gouvernement comorien vont plus loin. La compagnie a été désignée par les Comores comme représentante du pays dans l’alliance aérienne des îles Vanille. Et elle pourrait (re)devenir le transporteur officiel du président comorien.
Des emplois à pourvoir
«Nous avons des intérêts en commun. Nous sommes la 1ère compagnie a participer au désenclavement des îles de l’archipel», insiste Hakime Ali Saïd. La compagnie représenterait en effet 23% des taxes aéroportuaires engrangées par les Comores. Elle pèse également 82 emplois et bientôt davantage.
Car les négociations se poursuivent entre Inter Îles et l’Etat comorien pour l’achat du 2e appareil Let. La compagnie a également planifié l’arrivée d’un avion à réaction, un Boeing 737, qui assurerait les dessertes de Tananarive et de Maurice. «On lance un appel aux compatriotes», explique Ahmed Mountaka, le directeur commercial. «On veut 100% des personnels originaires des îles». Equipages, cadres, pilotes, les jeunes de l’archipel sont donc invités à se former pour occuper ces emplois à pourvoir.
De quoi initier un petit bout de coopération régionale ? C’est ce que laisserait présager la présence, parmi les personnalités mahoraises invitées pour le 1er vol du Let entre Mayotte et Anjouan, de Mohamed Sidi, 6e vice-président du conseil départemental chargé de la coopération et de Fatimatie Bintie Razafinatoandro, élue au CD et nouvelle présidente du CDTM. «Ma présence est le signe d’une volonté de mettre en place cette coopération régionale, une vraie coopération régionale», indiquait Mohamed Sidi. Chiche !
RR
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