Dirigeants et salariés de la société SMART se sentent lâchés par les élus du conseil départemental. Qui ne savent pas comment se dépêtrer de la situation, autrement qu’en prêchant le compromis.
On avait pris les mêmes pour aboutir à la même impasse que la veille ce mardi à 14h au conseil départemental : les salariés manutentionnaires de la SMART et les dirigeants de l’entreprise attendaient encore beaucoup des élus du conseil départemental qui les avaient toujours soutenu.
Mais depuis vendredi, un jugement d’expulsion du tribunal administratif s’est glissé entre eux, et l’entente n’est plus aussi cordiale : « même si nous sommes avec eux, même si nous avons conscience que la DSP octroyant la gestion à la société MCG est mal ficelée, il faut malgré tout trouver un compromis », indique Issa Issa Abdou, 4ème vice-président du conseil départemental.
Du côté des dirigeants de la SMART et des salariés, on s’estime « lâchés par les élus », et on désapprouve la méthode : « Alors que nous sommes en pleine négociation, Bourouhane Allaoui s’est exprimé sur une radio locale ce mardi matin », déplore Gilles Langlois, directeur de la SMART. Des dirigeants qui ne veulent pas non plus entrer directement en discussion avec Ida Nel, à la tête de MCG, comme le leur suggèrent les élus, « cela fait un an que nous tentons des médiations, qui ont fini au tribunal administratif. » Difficile en effet d’initier un rapprochement après ça !
Derrière le jugement du tribunal, des salariés
Les élus refusent de leur côté de déposer un recours au côté de la SMART, « on ne compte pas dénoncer la DSP, et toute sa ribambelle d’articles. Il faudrait relancer une batterie juridique. Surtout que dans un mois, la décision de justice d’expulser la SMART va s’appliquer », précise Bourouhane Allaoui, président du Conseil portuaire.
Peu de marge de manœuvre donc pour le conseil départemental, si ce n’est de rencontrer Ida Nel, ce qu’ils vont faire dès ce mercredi : « nous allons tenter de peser de notre poids, derrière le jugement du tribunal, il y a quand même une problématique sociale à prendre en compte », rappelle Issa Issa Abdou.
Sans solution, Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT Ma l’a dit, le conflit sera au menu du mouvement social annoncé le 3 novembre.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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